"Nous voulons limiter notre impact carbone", 4 tonnes de fèves de cacao transportées à la voile depuis les Caraïbes, débarquées à Saint-Nazaire

C'est un mode de transport qui commence à avoir le vent en poupe : le transport de marchandise à la voile. Une alternative, à faible bilan carbone qu'un chocolatier vendéen a choisi pour s'approvisionner en fèves de cacao. La cargaison vient d'arriver arriver au port de Saint-Nazaire.

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A l'ombre des immenses paquebots en construction, le voilier "le Gallant" débarque sa marchandise.

Dans des sacs en toile de jute, 4 tonnes de fèves de cacao produites à des milliers de kilomètres de là.

C'est dans une plantation sur l'île de la Grenade dans les Caraïbes que ces fèves ont été cultivées en agriculture biologique.

Le voilier cargo est arrivé fin mai pour les charger. Il est de retour à Saint-Nazaire.

Un transport de marchandises décarboné, voulu par le chocolatier vendéen qui importe ces fèves.

Un projet au long cours

Le ciel est maussade , il pleut. Un vilain crachin qui n'enlève rien au sourire de Charline Ollivier. Elle est Chargée de marketing Saveurs et Nature.

"C'est un moment important, c'est un projet de longue haleine qui a débuté il y a deux ans. Nous n'avions pas de date fixe d'arrivée du voilier, cela dépendait des conditions météo. On était un peu sur le qui-vive depuis des semaines."

Notre objectif c'est d'avoir un impact minimum pour la planète et l'environnement. Il faut savoir que le transport à la voile émet 435 fois moins de CO2

Charline Ollivier

Chargée de marketing Saveurs et Nature.

En 2017, le chocolatier avait été le premier en France a importé des fèves de cacao à la voile. Encore 4 à 10 fois plus cher qu'un transport maritime classique, le mode eco-responsable est en plein développement.

"Et ça n'a aucun impact sur le prix pour les consommateurs, nos producteurs sont rémunérés au juste prix, au dessus du cours du cacao", ajoute Charline Ollivier.

De plus en plus de clients

Guillaume Roche, capitaine de Gallant et co-fondateur Blue Schooner company transport à la voile est pour sa part confiant. 

"On commence à avoir suffisamment de clients pour remplir le bateau, les gens commencent à comprendre l'impact environnemental du transport".

"C'est un ancien bateau de pêche qui a été construit en Hollande en 1916 pour la pêche aux harengs. Il a été converti dans les années 80-90 en bateau à passager par une association hollandaise. Nous l'avons racheté il y a cinq ans pour le transformer en voilier cargo."

Nous restons beaucoup plus cher qu'un transport conventionnel comme les cargos ou les camions mais on commence a être rentable. On sait que à l'avenir on pourra transporter beaucoup plus de marchandises. Là on est sur un bateau qui embarque 30 tonnes. On en vise 350 dans les prochaines années

Guillaume Roche

Capitaine de Gallant et co-fondateur Blue Schooner company transport

Les fèves de cacao ne sont pas encore arrivées à destination. Encore une centaine de kilomètres à parcourir à bord d'un camion roulant au bio gaz. Direction Saint-Sulpice-le-Verdon en Vendée.

Jean-François Tourancheau maître chocolatier attend sa cargaison avec impatience.

30 à 40000 tablettes distribuées dans le réseau bio français

"Derrière ça il y a le travail de beaucoup d'humains. C'est une grande coopération pour l'environnement, pour la qualité de la matière première. Nous avions repéré cette île méconnue et cette plantation qui a plus de 300 ans. Lorsque nous avons pu déguster les premières fèves, on a pu se rendre compte de la qualité, de tous les arômes et tout le potentiel de ce produit bio", explique Jean-François Tourancheau Maître-chocolatier, responsable de production Saveurs et Nature.

"Cette fève nous allons la transformer en tablettes fines et fondantes. Elles seront commercialisées dans tout le réseau bio français", ajoute le chocolatier avant de conclure : "Oui nous voulons limiter notre impact carbone. Ça passe aussi par le transport. Il y en a déjà eu ce genre d'opération en 2017. Et on a d'autres projet en tête."

30 à 40 000 tablettes de chocolat vont être fabriquées à partir de ces fèves et vendues en magasins bio. L'entreprise envisage d'autres approvisionnements à la voile dans les années à venir.

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