Le mardi 3 décembre, le service des urgences de l'hôpital de Saint-Nazaire a posté une chanson intitulée "Balance ta blouse", sur l'air de la chanson d'Angèle. Cinq jours plus tard, la vidéo compte près de 40 000 vues sur Youtube. Nous avons rencontré des infirmières de ce service.
"Ils parlent tous comme des comptables, de tous les lits de l'hôpital. 2019, j'sais pas ce qu'il te faut mais je suis plus qu'un numéro." Dès les premières notes de la mélodie, on reconnaît la chanson "Balance ton quoi" d'Angèle. Quelques changements de paroles et voilà "Balance ta blouse", une version personnalisée de la tube de la chanteuse belge, que le service des urgences de Saint-Nazaire a écrit pour dénoncer une situation qui n'avance pas.Publiée le mardi 3 décembre par Aurore Landemaine, une des infirmières du service, cette vidéo compte cinq jours plus tard près de 40 000 vues sur Youtube. Aurore Landemaine est infirmière depuis 15 ans et a commencé à travailler aux urgences cette année. C'est après une dure nuit de travail qu'elle a eu l'idée d'écrire ces paroles. "Il y avait des patients partout, on faisait de notre mieux. Je me suis dit qu'il fallait que j'écrive ma colère, comme une bouteille à la mer, se souvient-elle. J'avais besoin de coucher les mots sur le papier."
Aurore Landemaine a ensuite montré ses mots à ses collègues qui se sont immédiatement reconnus. "Du coup, on a eu l'idée de faire un clip." "Balance ta blouse" ce ne sont pas que des paroles bien choisies. C'est aussi un clip qui tente de montrer le désespoir dans lequel se trouve ce service d'urgences en reconstituant des scènes parfois glaçantes.
"On a un seul intérêt : soigner les gens dignement"
Le principal problème que ce service veut dénoncer est le manque de moyens. "Il nous faut des lits, des soignants et revaloriser les salaires parce que là ce n'est pas attractif de venir travailler à l'hôpital", demande Anne Geffroy, infirmière depuis 22 ans dont 7 années aux urgences. Selon elle, les premières annonces de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sont "clairement insuffisantes". "On continuera à se battre parce qu'on a un seul intérêt : soigner les gens dignement", poursuit-elle.La ministre a d'ailleurs été mise au courant de la parution de ce clip. Lors de son passage à Europe 1 vendredi 6 décembre, la journaliste Sonia Mabrouk l'a fait réagir à ce propos. Agnès Buzyn a alors rappelé les annonces qui avaient déjà été faites mais a également annoncé le dégel de 415 millions pour les hôpitaux publics.