Surmortalité dans des élevages bovins : le lien avec les éoliennes de Nozay est "hautement improbable" selon l'ANSES

Dans un avis publié ce jeudi 16 décembre, l'Agence de Sécurité Sanitaire estime qu'il est "hautement improbable" que la surmortalité des vaches de deux élevages soit liée à leur proximité avec le parc éolien de Nozay en Loire-Atlantique.

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Tout lien entre le fonctionnement du parc éolien de Nozay en Loire-Atlantique et les troubles constatés dans deux élevages bovins avoisinants est "hautement improbable", conclut l'ANSES, l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire, dans un rapport publié ce 16 décembre 2021.

L'ANSES a été saisi en 2019 par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique pour émettre un avis scientifique sur les troubles constatés dans deux élevages situés à Nozay. 

Depuis la construction en 2012 du parc des "Quatre Seigneurs", trois éleveurs de deux exploitations situées à proximité rapportent une mortalité accrue de leurs bovins ainsi que des troubles du comportement et une baisse de leur production laitière, qu'ils attribuent à l'installation de huit éoliennes à 700 et 1 500 mètres de leurs fermes.

"Les troubles dont les éleveurs se plaignent sont réels", reconnaît Matthieu Schuler, directeur général délégué du pôle "sciences pour l'expertise" de l'Anses. Ceux-ci ne sont toutefois pas imputables aux "agents physiques" générés par les éoliennes, à savoir les ondes sonores, les vibrations au niveau du sol et les champs électromagnétiques, conclut l'Anses.  

Concernant la diminution de la quantité et de la qualité du lait, les troubles de la reproduction et la mortalité, le rapport d’expertise conclut que "quel que soit l’agent physique considéré, la chronologie des troubles est incompatible avec les périodes de construction et de mise en service du parc éolien".

Un niveau d’exposition aux courants parasites inhabituel

Pour les autres troubles, "les niveaux d’exposition à la plupart des agents physiques sont faibles et ne diffèrent pas de ceux rencontrés habituellement dans un élevage", précise l'étude.

Selon l'Anses, les troubles rapportés par les éleveurs pourraient avoir "d'autres causes non étudiées", notamment "un niveau d'exposition aux courants parasites inhabituel dans les bâtiments des deux élevages". Un courant parasite, auquel les bovins sont particulièrement sensibles, est un courant de faible voltage dont la circulation n'est ni souhaitée ni maitrisée.

En 2019, des experts dans les domaines vétérinaire, électrique, électromagnétique et géobiologique dépêchés à Nozay n'avaient établi aucun "lien direct" entre les troubles rapportés par les éleveurs et les éoliennes.

Plusieurs actions en justice ont cependant été intentées par les éleveurs concernés. Fin novembre, le tribunal judiciaire de Nantes a ordonné une expertise des câbles électriques du site, qui doit être rendue au plus tard le 31 juillet 2022.

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