Maine-et-Loire : religieuse enlevée en Haïti, Agnès Bordeau est membre de la communauté de la Providence à la Pommeraye

Ce lundi matin, une soeur de la communauté de la Providence de la Pommeraye, au sud-ouest d'Angers, nous confirme que l'une des membres de la communauté fait partie des religieux enlevés dimanche par un gang de Port-au-Prince.   

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Un groupe d'une dizaine de personnes, dont 7 religieux, a été enlevé dimanche dans la capitale haïtienne, et une rançon d'un million de dollars a été réclamée. Une information confirmée par un prêtre joint par France Info

Toutes nos prières sont tournées vers le groupe dans son ensemble

Une sœur de la Providence de la Pommeraye

En Maine-et-Loire, la religieuse contactée à la Pommeraye par la rédaction de France 3 Pays de la Loire témoigne que soeur Agnès, 80 ans, travaillait depuis deux ans en Haïti, après s'être investie ces dernières année sur des projets humanitaires en Amérique Centrale.   

Agnès Bordeau est Mayennaise, originaire de Peuton, une petite commune située à quelques kilomètres de Craon et Château-Gontier. En décembre dernier, l'hebdomadaire Haut-Anjou soulignait l'investissement de la religieuse française auprès des plus démunis, à travers l'association Casa Honduras basée à Quelaines (Mayenne).   

Eléonor et Rolande Meignan habitent Marigné-Peuton. De la même génération que Agnès Bordeau (Soeur Agnès) ils l'ont bien connu quand ils étaient jeunes. Et la revoyaient parfois lors de ses quelques retours en France, alors qu'elle vivait au Honduras.

    Un prêtre breton est le deuxième français faisant partie du groupe d'otages.    

La Conférence haïtienne des Religieux (CHR) a précisé dans un communiqué que trois autres personnes, des proches d'un autre prêtre ne faisant pas partie des personnes enlevées, ont également été kidnappées.
 "La CHR exprime son profond chagrin mais aussi sa colère face à la situation inhumaine que nous traversons depuis plus d'une décennie", souligne-t-elle.

 "Il ne se passe pas un jour sans pleurs et grincements de dents et pourtant les soi-disant leaders de ce pays, tout en s'accrochant au pouvoir, sont de plus en plus impuissants", ajoute-t-elle. 

La Conférence des évêques de France et la Conférence des Religieux et Religieuses de France ont exprimé de leur côté "leur très vive inquiétude" et "enjoignent les ravisseurs de libérer les hommes et les femmes de paix qu'ils ont enlevés et de
ne pas ajouter encore de la haine là où se trouvent déjà la pauvreté et l'insécurité".

La police soupçonne un gang armé actif dans le secteur, baptisé "400 Mawozo", d'être à l'origine de cet enlèvement, selon une source dans ses rangs.

Contactée par l'Agence France Presse, l'ambassade de France n'a pas commenté dans l'immédiat. 

Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l'emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.

"C'en est trop. L'heure est venue pour que ces actes inhumains s'arrêtent", a réagi dimanche Mgr Pierre-André Dumas, évêque de Miragoâne (sud-ouest d'Haïti), joint par téléphone. "L'Eglise prie et se fait solidaire de toutes les victimes de cet acte crapuleux", a-t-il ajouté.

Etat d'urgence 

En mars, le pouvoir exécutif haïtien avait décrété l'état d'urgence pour un mois dans certains quartiers de la capitale et une région de province afin de "restaurer l'autorité de l'Etat" dans des zones contrôlées par des gangs. 
La mesure est motivée par les actions de bandes armées qui "séquestrent des personnes contre rançon en le déclarant ouvertement, volent et pillent des biens publics et privés, et affrontent ouvertement les forces de sécurité publique", selon l'arrêté présidentiel.
La violence des gangs et l'instabilité politique dans le pays ont conduit récemment à des manifestations dans les rues de la capitale.
Le 3 avril, plusieurs centaines de femmes ont défilé à Port-au-Prince pour dénoncer l'emprise grandissante des gangs sur le territoire. Les enlèvements contre rançon touchent indistinctement les habitants les plus riches, la majorité vivant sous
le seuil de pauvreté.
Haïti, pays le plus pauvre du continent américain, est plongé depuis plusieurs mois dans une profonde crise politique.
Le président Jovenel Moïse estime que son mandat prendra fin le 7 février 2022, alors que pour l'opposition et une partie de la société civile celui-ci s'est achevé le 7 février 2021. Ce désaccord tient au fait que M. Moïse avait été élu lors d'un
scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.
Privé de Parlement, le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020 et le président gouverne par décrets, alimentant une défiance croissante à son encontre.
Dans ce contexte politique instable, M. Moïse a décidé l'organisation d'un référendum constitutionnel en juin.

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