Agriculture : des drones pour sauver les faons du fauchage lors des récoltes

Une association propose aux agriculteurs de repérer avec un drone, les faons cachés dans leurs parcelles afin d'éviter qu'ils ne soient broyés sous leurs faucheuses.

Première mission dans le Maine-et-Loire pour l'association Sauvons les Faons. Ce lundi 13 juin, l'équipe d'intervention est sur le pont dès 5h20 à Rochefort-sur-Loire.

Mission du jour : inspecter méticuleusement quatre parcelles et vérifier qu'aucun faon ne s'y cache, car le fauchage peut être une opération mortelle pour les jeunes animaux vulnérables venus trouver refuge dans les champs en attendant le retour de leur mère. 

Chacun à son poste : Dimitri Boeuf, télépilote de drone mandaté par l'association est aux manettes de son engin volant. Margaux de Montvalon, et sa sœur Agathe se tiennent prêtes à intervenir si des faons sont détectés : soit en les effarouchant pour qu'ils quittent les lieux, soit en les protégeant avec une caisse en bois s'ils sont trop jeunes pour partir. 

L'agricultrice a fait appel à l'association après avoir vu des vidéos sur les réseaux sociaux, sensibilisant à la naissance des faons en mai et juin.  "C'est pour préserver la biodiversité. On sait bien qu'il y a de moins en moins d'animaux sauvages", explique t-elle. Dans sa parcelle, le risque de faucher des faons est particulièrement élevé : "Il s'agit d'une prairie naturelle que l'on fauche assez tard. Il y a peu d'activité humaine donc de nombreux animaux viennent se se réfugier ici"

Au petit jour, le thermomètre affiche 9 degrés, idéal pour sortir les caméras thermiques : les cervidés seront facilement repérables, car la température de leurs corps se situe entre 13 et 18 degrés. 

Une cinquantaine de faons sauvés en 2 ans

Une petite tâche violette ne tarde pas à apparaître sur l'écran de Dimitri. Margot et Agathe partent à sa rencontre. À leur arrivée, le cervidé s'enfuit. Peu après, 30 mètres plus loin, un deuxième faon est détecté. Il gambade maladroitement. 

"Il est certain que ce faon serait passé sous la faucheuse car il est encore trop jeune pour courir de longues distances", explique Margaux de Montvalon. Mission accomplie. 

L'intervention est gratuite pour les agriculteurs, qui peuvent, s'ils le souhaitent, faire un don à l'association. "Sauvons les faons" autofinance les opérations de recherche, avec des dons de la Fédération de chasse et des fonds récoltés via du crowdfunding.

Son président, Philippe Lesage, explique que l'association est apolitique : "Avez-vous déjà vu un faon passé sous une faucheuse ? Ce n'est pas beau à voir, les agriculteurs sont attristés quand ils en fauchent un. En plus, les cadavres peuvent apporter des toxines au foin et peuvent rendre le bétail malade", affirme t-il.

En France, aucune donnée n'existe sur le nombre de faons broyés par des faucheuses, mais en Allemagne, on estime qu'ils sont 100 000 par an, soit 1 tous les 3,5 km². 

De plus en plus d'agriculteurs demandent une inspection de leurs parcelles avant le fauchage. En deux ans, une cinquantaine de faons ont déjà été sauvés par l'association. 

Contact pour les agriculteurs : 

sauvonslesfaons@gmail.com ou 07 68 69 54 36

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