La récolte de blé s'annonce mauvaise cette année, on estime la baisse de production à plus de 22 % dans la région. Certains céréaliers n'ont même pas encore pu commencer à moissonner. Pour cause, les fortes pluies de la saison et les conditions climatiques défavorables.
La moisson devrait déjà battre son plein. Pourtant, pour Olivier Paillat, céréalier en polyculture à Louresse-Rochemenier (Maine-et-Loire), elle n'a pas encore commencé. Une récolte retardée en raison notamment des fortes pluies.
Une baisse de rendement
Dans le département, on a observé jusqu'à 1000 mm de pluie depuis le mois d'octobre. C'est deux fois plus qu'une année normale. Pour l'agriculteur, les pertes s'annoncent déjà conséquentes.
Les épis sont encore verts
Olivier PaillatCéréalier en polyculture à Louresse-Rochemenier
Pour l'heure, Olivier Paillat estime la perte de sa production à "au moins 15 %, c'est sûr. C'est même évident", regrette-t-il.
"Avec la grêle qu'on a eue, il y a eu du grain par terre, explique le céréalier, et si on ajoute les épis couchés, ça peut aussi jouer sur la qualité du blé".
Des pluies contre les semis
À la baisse de rendement, s'ajoute une autre perte. Celle des semis qui n'ont pas pu être plantés à l'autonome, compte tenu des fortes précipitations.
"Sur les blés, il y a des maladies, des problèmes de désherbages, des produits qui ne font pas effet à cause de l'excès d'eau. Tout s'accumule", déplore Olivier Paillat.
Depuis 1995, je n'ai jamais connu une année comme ça
Olivier PaillatCéréalier en polyculture à Louresse-Rochemenier
Des changements climatiques inédits
Dans la région, la baisse de production est estimée à plus de 22 % avec des changements climatiques encore jamais observés en si peu de temps.
"Le changement climatique, c'est ça, détaille François Lebreton, ingénieur agronome. C'est plus d'eau, mais à des moments où on ne l'attend pas. C'est parfois plus de chaleurs, mais qui peuvent être extrêmes, c'est aussi un peu moins de froid".
Pour lui, c'est le grand défi de l'agriculture, "dans les prochaines années, elle va devoir faire face à tout ça", ajoute-t-il.
Entre un marché du blé instable et une météo devenue imprévisible, les agriculteurs ont aujourd'hui bien du mal à s'adapter.
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