VIDÉO. 50 ans après, les pensionnaires de la Congrégation du Bon Pasteur réclament toujours justice

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D'anciennes pensionnaires de la Congrégation du Bon Pasteur ont manifesté jeudi après-midi dans le centre-ville d'Angers jusqu'à la maison-mère de cette institution religieuse. Plus de 50 ans après avoir été placées, elles dénoncent des violences psychologiques et physiques que leur faisaient subir les religieuses qui les encadraient. Elles réclament aujourd'hui réparation. ©France 3 Pays de la Loire

D'anciennes pensionnaires de la Congrégation du Bon Pasteur ont manifesté jeudi après-midi dans le centre-ville d'Angers jusqu'à la maison-mère de cette institution religieuse. Plus de 50 ans après avoir été placées, elles dénoncent des violences psychologiques et physiques que leur faisaient subir les religieuses qui les encadraient. Elles réclament aujourd'hui réparation.

"Vous vous rendez compte, je suis une gamine de 14 ans qui se retrouve en hôpital psy, qu'est-ce qu'on peut faire quand on est tout seul ? Je me suis tirée".

Elles sont restées trop longtemps murées dans le silence. Mais aujourd'hui, plus question de se taire. Josiane est entrée à l'âge de 10 ans dans l'un des établissements de la Congrégation du Bon Pasteur. Des souvenirs douloureux qui ont marqué toute sa vie.

J'ai failli me retrouver chez les fous

Josiane

Ancienne pensionnaire de la congrégation

"Elles m'ont visité soi-disant par un médecin psychiatre que je n'ai jamais vu, donc elles se sont servies de ça pour essayer de me faire enfermer".

"Elles étaient là pour nous aider à grandir"

Toutes ont connu enfant la même trajectoire, il y a une cinquantaine d'années, placées par l'aide sociale pour être éduquées par la Congrégation religieuse jusqu'à leur majorité. Mais le quotidien qu'elles dépeignent n'est qu'une succession de mauvais traitements et de brimades infligées par les soeurs.

"Des privations de nourriture, des privations de visites de parents qui pouvaient venir. Je leur en veux toujours à ses femmes, c'était des soeurs quand même, elles étaient là normalement pour remplacer notre famille, elles étaient là pour nous aider à grandir".

Avec les réseaux sociaux, ces femmes se sont retrouvées il y a quelques années. Elles ont monté un collectif qui demande la reconnaissance des préjudices subies de la part de l'ordre religieux et de l'Etat.

"Y en a peut-être des milliers, mais elles ne se manifestent pas toutes explique Marie-Christine, on a quand même plus de 300 plaintes sur le bureau des avocats, c'est quand même énorme".

Plus ça va, plus la parole se libère et plus les témoignages sont épouvantables

Marie-Christine

Ancienne pensionnaire de la congrégation

Alors que le dialogue avec la congrégation est dans l'impasse, les anciennes pensionnaires du Bon Pasteur réclament une enquête devant la commission parlementaire. Bien décidées à ne plus être considérées comme de "mauvaises filles".

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