A Angers, la "période de transmission des valeurs" de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers aurait dérapé le 11 octobre. Seize étudiants en première année ont été blessés lors d'un bizutage.
Des numéros comme tatoués sur le bras avec des cuillères brûlantes. 16 élèves présentant des blessures. Rarement un rituel qui se veut bon enfant n'aura aussi mal tourné à l'Ecole Supérieure des Arts et des Métiers d'Angers. Ce sont nos confrères du Courrier de l'Ouest qui ont rélevé l'affaire. Les faits se sont déroulés le 11 octobre dernier lors d'une soirée d'intégration des premières années.
" Normalement, c’est une espèce de mise en scène où on fait croire aux étudiants de première année qu’on va leur tatouer le numéro de leur famille Gadzarts. On passe un glaçon (pour simuler la brûlure) et après tout le monde rigole. Mais là, les choses ont été mal maîtrisées ", a expliqué au quotidien régional le directeur général de l’ENSAM, Laurent Champaney, qui a averti le cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur sitôt les faits connus.
L'inspection générale de l'administration de l'Education nationale et de la Recherche a ouvert une enquête et la commission disciplinaire est convoquée pour le 10 janvier.
Selon le Direction de l'établissement, les faits se sont produits dans un contexte fortement alcoolisé.
Dans un communiqué les responsables de l'ENSAM se disent : "vigilants et intransigeants par rapport au cadre défini par la loi de 1998 et au décret de juillet 2016. La direction des Arts et Métiers et les directeurs de campus informent chaque année les étudiants de la stricte interdiction et des conséquences – y compris pénales – de toute pratique de bizutage, et leur rappellent très régulièrement ces règles. La protection des élèves est notre première priorité et nous réaffirmons notre très grande fermeté à cet égard"
En février 2016 les ministres de l'Education et de l'Enseignement supérieur, alertés par un rapport sur des pratiques de bizutage à l'Ensam "perpétrés à l'occasion de manifestations liées à la période dite de ztransmission des valeurs", avaient promis de les faire cesser en réformant la gouvernance de l'école. Un précédent rapport avait déjà été commandé en 2014 à l'IGAERN à la suite de témoignages faisant état de dérives, de pratiques de bizutage et de plusieurs incidents graves survenus en marge d'événements liés à la vie étudiante de l'établissement.
Les locaux historiques de l'Ensam sont situés à Paris mais l'école dispose de plusieurs campus sur le territoire français dont celui d'Angers.
Depuis la loi du 17 juin 1998, le bizutage est interdit en France et passible de six mois d'emprisonnement et 7 500 euros d'amende, que la victime soit consentante ou non.