Pour obtenir plus de moyens, l'ancien président du club de hockey sur gazon d'Angers, SCO Angers Hockey, avait "gonflé" artificiellement et surtout illégalement les effectifs. Il vient d'être mis en examen.
L'enquête avait débuté il y a un an, un membre du comité départemental de hockey avait trouvé étonnante l'importante progression, et en seulement quelques années, du nombre de licenciés au club angevin de hockey sur glace, SCO Angers Hockey.
En cinq saisons, le club avait multiplié par 3 le nombre de ses adhérents, passant d'un peu moins de 80 à plus de 230.
L'affaire qui mettait au jour d'étonnantes pratiques, utilisant de faux documents pour gonfler les effectifs, avait été portée à la connaissance de la Fédération et le parquet d'Angers avait ouvert une enquête.
Mis en garde à vue
Ce jeudi 8 avril, suite à l'enquête menée par la PJ, l'ancien président du club Bernard Matuszewski, en poste de 2014 à 2020, a été placé en garde à vue. Il a reconnu avoir usé de faux documents, notamment des certificats médicaux falsifiés, afin d'augmenter le nombre de licenciés.
Il arrivait qu'un enfant qui avait juste participé à une initiation le temps d'un après-midi, ou lors d'un stage de quelque jours, soit comptabilisé comme licencié au club.
Ce qui, dit-on dans le métier, n'est pas une pratique rare. Mais là où il y a eu un réel abus et une pratique condamnable, c'est que de faux certificats médicaux ont été joints à ces licences, un numéro RPPS d'un vrai médecin ayant été utilisé à son insu.
La pratique permettait de rendre le club artificiellement plus important et donc de solliciter plus de subventions, à la fois de l'Office Municipal des Sports d'Angers, mais aussi du ministère de la Jeunesse et des Sports.
Une nouvelle direction au club
Aujourd'hui, contraint par les événements de réagir, le club a élu pour président Emmanuel Leray, ancien joueur de l'équipe première et éducateur de terrain au club.
Le défi est grand pour lui et la nouvelle direction du club composée de parents d'enfants licenciés, car il leur faut sauver la structure, ébranlée par cette affaire.
"Je suis au SCO depuis tout petit, dit Emmanuel Leray, c'est dommage de péricliter à cause des agissements d'un seul homme. On ne lâchera rien."
Reste que, suite à la révélation des faits, les subventions et les aides à l'emploi ont chuté. Un éducateur est parti pour Orléans, le club qui compte dans la réalité à peine une centaine de licenciés est à la recherche d'un remplaçant.
"Nous allons utiliser les forces internes pour recréer de bonnes fondations" assure Emmanuel Leray.
L'ancien président Bernard Matuszewski devrait être jugé pour escroquerie début 2022.