Les enfants et petits-enfants de Lino Ventura avaient rendez-vous jeudi devant le tribunal des référés d'Angers autour de la répartition de la succession du comédien, mort en 1987, et de son épouse Odette.
Le tribunal était appelé à se prononcer principalement sur la demande, formulée par le fils du comédien, Laurent Ventura, de rapatrier en France l'argent détenu sur un compte en Suisse. L'existence de ce compte a été révélée l'an passé à l'administration fiscale, sous la contrainte de la circulaire Cazeneuve.
Soutenue également par la soeur de Laurent, Clélia, cette demande est contestée par les enfants d'une autre fille de Lino Ventura, Mylène, décédée en 1988 dans un accident d'hélicoptère avec son époux, Claude Lassere. "Mes clients estiment qu'il n'y a pas urgence à rapatrier cet argent tant que n'auront pas été révisés les comptes de la succession de Lino et Odette Ventura", Maître Christophe Scotti, le défenseur de Christophe et Laurent Lasserre.
L'épouse de Lino Ventura est décédée il y a deux ans à Baracé dans le Maine-et-Loire.
Selon l'avocat, la gestion du patrimoine du couple Ventura s'est faite "à sens unique", au profit de Laurent et Clélia, avant même le décès de leur mère. "610 000 euros ont été prélevés de ce compte entre 2009 et 2012 alors que Mme Ventura avait plus de 90 ans et ne souffrait pas de problèmes de trésorerie", a souligné l'avocat.
L'imbroglio familial ne s'arrête pas là. Enfants et petits-enfants de Lino Ventura s'opposent aussi sur la vente des autres biens du couple : une maison et des terrains à Baracé, du mobilier et des bijoux "estimés à près de 200 000 euros", des locaux commerciaux à Boulogne-Billancourt, une maison au Val-Saint-Germain, où repose le couple, et surtout un hôtel particulier à Saint-Cloud, estimé à plusieurs millions
d'euros, qui a déjà donné lieu à une bataille judiciaire.
Constatant que la succession d'Odette Ventura n'avait pas été ouverte, le juge des référés d'Angers a renvoyé dos à dos les parties, indiquant qu'il désignerait lui-même un administrateur d'ici à deux semaines.
Le délibéré a été fixé au 21 mai.