Le 15 octobre 2016 à Angers, la chute d’un balcon a occasionné la mort de quatre jeunes qui participaient à une fête. Cinq hommes tous protagonistes du chantier sont renvoyés devant le tribunal correctionnel d'Angers à partir du 9 février. Ils seront jugés pour homicides et blessures involontaires.
15 octobre 2016. Un dispositif de secours exceptionnel est dépêché rue Maillé dans le centre d'Angers.
Il est 23h ce soir-là, deux jeunes soeurs ont invité une trentaine d'amis à la pendaison de crémaillère de leur appartement, au quatrième étage.
Le balcon se détache et s'effondre d'un coup, avec les personnes qui s'y trouvent.
Un drame humain qui touche toute une ville
Le bilan est terrible : 14 sont blessées et 4 jeunes décèdent sous les décombres.
Le drame soulève une vive émotion dans la ville.
L'enquête ouverte pour homicides et blessures involontaires, s'oriente rapidement vers la construction de cet immeuble récent.
Car la charge du balcon n'avait rien d'exceptionnelle.
Les expertises techniques se succèdent pour établir les causes et les responsabilités.
Commence une longue attente pour les familles des victimes.
Des erreurs techniques majeures
Deux ans plus tard, l'architecte, le dirigeant de l'entreprise de maçonnerie et deux de ses salariés, ainsi que le contrôleur technique du chantier sont finalement mis en examen.
Le dossier révèle des « erreurs techniques majeures » et une absence de surveillance dans la conception du balcon.
En revanche, les experts n'ont pas retenu de défauts d'entretien, ni la responsabilité du syndic de l'immeuble.
C'est sur ce point que les avocats de la défense, rejoints par des parties civiles, ont demandé des investigations complémentaires en février dernier.
La requête sera rejetée par la chambre de l'instruction d'Angers.
Décision qui clôt définitivement une instruction de près de 5 années.
Comment se déroulera ce procès ?
Cinq hommes, tous protagonistes du chantier, du concepteur au conducteur de travaux en passant par le patron chargé du gros œuvre, sont donc renvoyés devant le tribunal correctionnel d'Angers.
Jugés pour homicides et blessures involontaires, ils comparaîtront à partir du 9 février prochain.
Pour une durée programmée de 3 semaines environ.
Toutes les dispositions sont prises pour que les débats puissent être maintenus dans le contexte sanitaire, assure-t-on au tribunal.
Compte tenu de l'ampleur de ce procès, l'audience se tiendra vraisemblablement dans la salle de la Cour d'Assises.
Un dispositif exceptionnel
Une, voire deux autres salles, seront également utilisées pour retransmettre les débats.
Un dispositif exceptionnel permettant d'accueillir plus d'une soixantaine de parties civiles, victimes et familles de victimes.
Le public, mais aussi les médias.
Les magistrats s'appuieront sur le document détaillé de 116 pages, rendu en octobre dernier par le juge d'instruction.
Y sont retranscrits tous les rapports d'experts effectués lors de l'enquête qui listent les lacunes et manquements dans le déroulement et le suivi de la construction de cet immeuble, livré en 1998.
Des malfaçons qui ont conduit à l'effondrement de ce balcon en octobre 2016.