Brissac en Maine-et-Loire : les pêcheurs repeuplent les rivières dont la qualité de l'eau se dégrade

À Brissac au sud-est d'Angers, les adhérents de la fédération de pêche se préoccupe du repeuplement des rivières. Certaines manquent de poissons, c'est le signe de la dégradation de la qualité de l'eau des rivières de Maine-et-Loire. Avant la saison de reproduction, deux tonnes de poissons sont sortis de l'étang pour aller se reproduire dans d'autres cours d'eau.

La population des poissons dans les rivières est l'un des signes de la qualité de leur eau. Plus ils sont nombreux, et meilleure est la qualité de cette eau. Dans le département de Maine-et-Loire, 43% des 8000 km des cours d'eau présentent une qualité de l'eau médiocre, et 3% une eau de mauvaise qualité selon les observations faites par les services de la préfecture.

Les pêcheurs amateurs vigies de la qualité de l'eau

Un constat que ne contestent pas les sociétés de pêche du département. Elles sont 38 associations regroupées dans une fédération départementale qui rassemble 34 000 personnes. Ce qui fait de la fédération de Maine-et-Loire, si non la première fédération de pêche nationale, l'une des toutes premières.

Les pêcheurs amateurs attribuent la diminution de la population des brochets par exemple, à la disparition des zones humides. "Le brochet a besoin de l'inondation des prairies humides durant au moins une dizaine de jours pour se reproduire. Nous avons de moins en moins de zones de reproduction, ces zones humides sont de plus en plus réduites. Nous avons le devoir de conserver le peu qui nous reste", indique Félix Durand, le trésorier de la fédération de pêche de Maine-et-Loire.

De moins en moins de poissons

De l'étang de Brissac, les adhérents de la fédération de pêche sortent des brochets, des carpes, des rotengles, des gardons, des perches. Ces poissons vont passer quelques jours dans les bassins de la pisciculture construite à côté, le temps pour les associations de formuler leurs demandes. Ces poissons iront, avant le début de la saison de reproduction, repeupler les cours d'eau et les étangs du département. Principalement dans les rivières Évre, Moine, Authion et Layon, là où on constate une baisse du stock de poisson.

Josselin Drochon est le chargé de développement de la fédération de pêche de Maine-et-Loire. Son constat est sans appel : "Sur une année normale, on sort quatre tonnes de poissons de cet étang qui fait cinq hectares et demi. Cette année, on essaye d'en retirer deux tonnes, et de laisser deux autres tonnes dans le plan d'eau pour préparer la future reproduction dans les deux ans à venir".

"À court d'eau"

Y aura-t-il encore des poissons dans les rivières dans le futur ? Les fédérations de pêcheurs sont inquiètes. Elles sonnent l'alarme en publiant le manifeste "À court d'eau". Un slogan pour dire que l'agriculture intensive, avec ses pesticides, engrais et pompages estivaux, que l'urbanisme, avec ses aménagements routiers et industriels, risquent de nous conduire à un manque d'eau crucial. Et sans eau, pas de vie, les pêcheurs du dimanche en sont les premiers convaincus.

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