Édouard Pommier, chef à domicile, a participé au film "La passion de Dodin Bouffant", tourné dans un château du Maine-et-Loire. Engagé comme doublure mains de Benoît Magimel, il s’est retrouvé doublure lumière et fait même une apparition dans le film qui pourrait avoir un destin hollywoodien.
"En écoutant le message, j’ai d’abord cru à une blague, car je n’avais postulé à rien". Le chef nantais Édouard Pommier a fini par rappeler la directrice de casting pour comprendre que ses mains pouvaient intéresser Tran Anh Hung, le réalisateur du film "La passion de Dodin Bouffant".
Il s’agissait de doubler Benoît Magimel sur les scènes de cuisine nécessitant une bonne maîtrise technique.
Des mains à maquiller
Édouard a donc envoyé ses mensurations. "Je n’ai pas exactement les mêmes mains que le comédien. Les miennes sont un peu plus grandes. Et mes poils des avant-bras étaient trop bruns, donc on m’a fait une couleur blond-roux que j’ai dû garder pendant cinq mois" sourit-il. Le tournage a eu lieu au printemps 2022 et le film est sorti début novembre 2023.
Doublure lumière, un poste clé
Finalement, c’est dans le rôle de doublure lumière qu'Édouard a été le plus sollicité. "Je faisais toutes les répétitions à la place de Benoît Magimel pour que les équipes se calent. Ça permettait au réalisateur de voir si la scène qu’il avait en tête fonctionnait. Tous les matins, on me remettait le scénario. Si on m’avait dit ça au début, je me serais entraîné un minimum !" rigole Édouard qui a fait le trajet depuis Nantes pendant 20 jours.
Une heure de route chaque matin pour rejoindre le château de Raguin, à Chazé-sur-Argos, dans le Maine-et-Loire.
Édouard, entre doublure et chef étoilé
Outre le fait de jouer les doublures, Édouard Pommier a également été mis à contribution pour la confection des repas. "Je donnais un coup de main à Michel Nave, meilleur ouvrier de France et bras droit de Pierre Gagnaire, chef triplement étoilé, pendant 42 ans".
Pierre Gagnaire, consultant sur le film, a imaginé et conçu les plats, et Michel Nave les a réalisés sur le tournage, parfois aidé d’Édouard.
"C’était le bonheur pour moi. Je n’étais responsable de rien et je travaillais avec tout le monde. Il suffisait d’arriver de bonne humeur. Et puis j’ai pu discuter avec Pierre Gagnaire pendant une demi-heure, tous les deux en cuisine. Ça restera pour moi un moment privilégié, car c’est une légende, mais facile d’accès".
Des moments privilégiés avec Benoît Magimel
Et, il y a les souvenirs avec Benoît Magimel. "En arrivant le matin quelques fois, il me disait : Édouard, tu n’as pas un petit truc à me préparer ? Il n’était pas du genre petit-déjeuner sucré. Nous avons pas mal échangé. C’est un bon vivant".
Le chef nantais a aussi pu observer le réalisateur et sa femme, directrice artistique. "Les voir travailler a été une belle aventure. J’ai été témoin de leurs échanges, de la minutie avec laquelle toutes les scènes étaient abordées, appréhendées. Parfois, je me disais : punaise, ils sont encore en train de réfléchir là-dessus. Hung ne commençait pas à tourner si Yên Khê n'avait pas validé. Force est de constater que si le film reçoit des prix, c’est aussi certainement grâce à cette minutie et ce savoir-faire".
Une place inattendue au casting
Cerise sur le gâteau, Édouard a pu se faire une place au casting. "Ce n'était pas prévu au départ, mais comme je me suis bien entendu avec Hung et Yên Khê, j’ai pu enfiler un costume d’époque et faire de la figuration. Je fais une apparition pendant la scène des fiançailles, lors d’un repas en extérieur". Bien joué chef !
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