C'est un affront des plus humiliants pour les Belges et les gens du nord de la France. Si l'an dernier, pour sa première édition, le championnat du monde de la frite avait distingué un Lillois, pour son édition 2024, le rendez-vous qui se tient à Arras a primé un Rennais installé à Angers.
Ce dimanche matin, Alexandre Laigo n'en revient toujours pas. Ce restaurateur installé à Angers depuis un an et demi a eu la prétention de participer aux championnats du monde de frite, à Arras, et il a remporté le titre dans la catégorie reine : la frite authentique, celle des professionnels.
Jugés dans un premier temps sur un questionnaire dans lequel ils devaient décrire leur procédé de cuisson et photographier leur production, des centaines de participants se sont pris au jeu de ce championnat où il y avait plusieurs catégories : familiale pour les amateurs, frite du monde pour ceux dont c'est l'accompagnement d'un plat, la meilleure sauce... et la frite authentique pour les pros.
"On était les outsiders"
Les frères Laigo, Alexandre et William, ont concouru pour la finale ce samedi 28 septembre après avoir été sélectionnés avec sept autres candidats dans la catégorie "frite authentique".
"Il y avait une super ambiance entre les candidats, souligne Alexandre. On était les outsiders parce que nous, la frite, c'est l'accompagnement de notre plat principal."
Alexandre, 28 ans, et son frère William, 30 ans sont propriétaires d'un restaurant situé rue Pocquet-de-Livonnières, dans le centre-ville d'Angers. Le "Badem Tartare" ne sert que des tartares accompagnés, comme il se doit, de frites.
Secondé par son frère William
L'épreuve finale a duré une heure et quinze minutes et le jury a estimé que les frites préparées par Alexandre étaient vraiment les meilleures. Pour être honnête, comme les compétiteurs avaient le droit d'avoir un accompagnant, Alexandre était secondé par son frère William. Le prix leur revient donc à tous les deux.
Voilà donc nos deux angevins d'adoption, rennais de naissance, reconnus comme les champions du monde de la frite authentique ! Une gifle pour les ch'tis !
On voulait faire les meilleures frites. On s'est inspirés de la frite belge, de la frite du nord, faite à la graisse de bœuf.
Alexandre LaigoChampion du monde de la frite authentique 2024
"C'est mon frère qui est le cuistot, reconnait Alexandre. Il a travaillé dans des restaurants de luxe à Genève. Le restaurant de tartares, c'est un concept qu'il a vu là-bas. On est des fans de tartares, on en mange depuis tout petit !"
Oui d'accord, mais qu'est-ce qui fait de leurs frites des championnes du monde ?
Une variété spéciale de pomme de terre
Alexandre évoque la cuisson à l'huile de bœuf. Mais, c'était le cas aussi pour la plupart de ses concurrents en finale. Ce qui a fait la différence selon lui, outre, sans doute, la qualité de la cuisson, c'est la variété de la pomme de terre.
"On avait des agata, révèle Alexandre. C'est une pomme de terre à chair ferme, d'avantage utilisée pour le gratin. On va avoir une frite fondante et un peu croustillante. On va rechercher la sucrosité de cette variété. A la deuxième cuisson, elle va brunir, elle va se colorer."
La taille de la frite est également importante 10X10mm.
"Ce qui permet d'avoir une bonne mâche, précise Alexandre. On sent bien le fondant. On garde aussi la peau. Ça donne un aspect plus rustique à notre frite et riche en vitamines et en magnésium."
Une meilleure visibilité pour leur restaurant
Voilà, vous savez tout sur le secret des frères Laigo, champions du monde de la frite authentique 2024.
Ce dimanche soir, ils vont rentrer à Angers, dans leur restaurant où ils ont "dépoussiéré" le tartare, comme dit Alexandre.
Ce titre décroché à Arras, au cœur du berceau de la frite, va leur donner une notoriété, une meilleure visibilité qu'il va falloir assumer !
"Dans notre restaurant de 38 m², s'amuse Alexandre, nos friteuses, ce sont des bouilloires. On n'a même pas de triphasé, l'immeuble est classé. Il va falloir trouver des solutions !"
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