Après la liquidation rapide du promoteur immobilier Carréneuf, la riposte judicaire s'organise. Une vingtaine de plaintes contre X pour abus de confiance et d'escroquerie viennent d'être déposées. Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet d'Angers
Pour Cristèle et David Chalanon cela devait être le début d'une nouvelle vie. Ce couple a quitté Paris pour faire construire sa maison à Verrières-en-Anjou dans l'agglomération angevine. Il avaient passé commande auprès du constructeur Carréneuf. Le chantier avançait bien jusqu'à la pose de la toiture en décembre dernier.
"On a été très surpris et très déçus, car ils nous ont fait un gros appel de fonds juste avant de ne plus rien faire. C'est malhonnête", souligne Cristèle Chalanon.
Le chantier est inachevé, alors que ces clients de Carréneuf ont déjà réglé la quasi-totalité du montant des travaux, soit 305 355 euros sur les 339 950 de leur future habitation. En portant plainte, ils veulent comprendre ce qui a conduit la liquidation brutale du promoteur.
" Je pense aussi aux autres clients. Aux artisans. Ceux qui n'ont pas d'assurance. Des familles qui ont de l'argent à débourser. Nous ne sommes pas tous seuls ", poursuit David Chalanon.
L'assurance de Carréneuf garantit la poursuite de la construction
Mercredi 12 avril, une poignée de propriétaires dans l'incertitude assiste à une réunion organisée par un avocat et des maîtres d'œuvre. Tous sont rassurés. L'assurance de Carréneuf garantit la poursuite de la construction sans délais précis.
Mais cette faillite a également entrainé de nombreux impayés pour les artisans mobilisés sur les 200 chantiers dans l'ouest de la France. Murat Albayrat, maçon est l'un de ces artisans. Et il raconte, dépité.
"Les techniciens de Carréneuf m'appelaient et ils me disaient 'tu n'as pas assez d'équipes. Il faut avancer, il faut carburer'. Je répondais, ok, mais je ne suis pas payé pour mon travail. Ils me disaient. Ne t'inquiète pas tu le seras. Mais quand ? Nous, on a continué à travailler et eux, ils avaient déjà fait la cessation de paiement. Ils avaient tout prévu".
Une enquête préliminaire ouverte par le Parquet d'Angers
Professionnels et particuliers ont donc enclenché la riposte judiciaire. " Pourquoi les artisans ne sont pas payés, alors que des clients ont payé leur maison à 90% ? Autre point. Il y a escroquerie car des gens qui ont payé la quasi totalité de leur maiso, se sont aperçus en se déplaçant sur le chantier que leur maison étaient simplement hors d'eau ", pointe Maitre Bertrand Salquain.
Une vingtaine de plaintes contre x pour abus de confiance et escroqueries ont déjà été déposées par des artisans et quelques propriétaires. Une enquête préliminaire a été ouverte par la Parquet d'Angers.
Eric Aubron avec Elodie Soulard