Péridurale ratée, un CHU face à la justice après 12 années de douleur pour une mère de famille

Douze ans après une péridurale qui a mal tourné, une mère de famille a demandé jeudi au tribunal administratif de Nantes de condamner le CHU d'Angers.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le 15 septembre 2013, Samia X arrive au CHU d'Angers peu avant minuit, en proie à des douleurs intenses.

Un interne anesthésiste pratique une péridurale, mais un incident est consigné, lié à l'agitation de la patiente.

"L'interne a tenté le geste [médical] sur une patiente agitée alors qu'une péridurale impose une coopération absolue du patient, qui doit rester immobile," explique la rapporteure publique.

Des séquelles persistantes malgré une naissance réussie

Son fils est né en parfaite santé, mais Samia développe par la suite des lombalgies et une "faiblesse dans la jambe gauche".

Ces symptômes l'ont poussée à saisir la justice administrative, estimant que ses séquelles étaient directement liées à la péridurale.

Une bataille juridique de longue haleine

Depuis 2014, l'affaire a nécessité deux expertises médicales. Le CHU d'Angers a reconnu une faute et proposé une indemnisation, que la plaignante a refusée, jugeant le montant insuffisant.

Le CHU plaide pour un partage des responsabilités, arguant que l'agitation de la patiente a compliqué l'intervention.

Cependant, la rapporteure publique souligne qu'une "une 'réaction adaptée' à 'l'agitation' de cette parturiente qui n'était 'pas en état de coopérer' [...] aurait été de la 'calmer' ou de lui 'expliquer que cela n'était pas possible' de pratiquer une péridurale dans ces conditions."

Vers une indemnisation limitée

Bien que la mère de famille affirme que ses troubles sensitifs actuels "complexifient" sa recherche d'emploi, l'expert judiciaire conclut que ces troubles sont "dépourvus de tout lien" avec la péridurale de 2013.

La rapporteure publique suggère une indemnisation d'environ 3 000 € pour les douleurs "légères" et le préjudice esthétique "minime", plus 2 000 € pour les frais de justice. Elle demande aussi au CHU d'Angers de prendre en charge les frais des deux expertises de 2014 et 2018.

Le tribunal rendra sa décision dans les prochaines semaines, clôturant potentiellement plus d'une décennie de procédure.

Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information
en direct

DIRECT. Qu'est-ce qu'être agriculteur aujourd'hui ? Est-ce une vocation ou un sacerdoce ? comment préparer l’avenir ? La relève est-elle prête ?

regarder