En cette année olympique et paralympique, le Festival Premiers Plans d'Angers se lance dans une aventure cinématographique inédite en explorant les liens indéfectibles entre le sport et le septième art. Le cinéma et le sport sont deux mondes en perpétuelle évolution. Ils se rejoignent dans cette danse éternelle entre l'image et l'action athlétique.

En 1895, alors que les frères Lumière donnent naissance au cinéma, les Jeux Olympiques modernes débutent à Athènes l'année suivante, sous la houlette de Pierre de Coubertin. Depuis, un lien indissociable s’est créé entre les stades et les salles obscures. Une histoire qui s’avère être une source infinie d’inspiration et de questionnements sur la condition humaine.

Bande-annonce de "La solitude du coureur de fond" de Tony Richardson (1962)

Les Jeux olympiques sur grand écran

Cette histoire fascinante se dévoile à travers les premières émotions des Jeux olympiques capturées sur pellicule. Des pionniers comme Eadweard Muybridge et Etienne-Jules Marey, avec leurs avancées dans la chronophotographie, ont déjà jeté les bases de la capture du mouvement sportif.

Et, c'est la boxe qui devient rapidement un sujet de prédilection pour le cinéma naissant. "Men Boxing" (1893) et la victoire de James J. Corbett sur Bob Fitzsimmons (1897) marquent les débuts du genre cinématographique dédié à ce sport.

Hitler comprend vite la force de l'image. Il demande à Leni Riefenstahl de réaliser un documentaire de propagande sur les J.O. de Berlin en 1936. La réalisatrice filme le sport comme jamais auparavant : plongée, contre-plongée, ralenti, travelling, caméra sous-marine ou plongeant avec les sauteurs. Son film sert le régime nazi obsédé par la supériorité aryenne, même si lors de ces J.O., Hitler fut humilié par l’athlète noir américain Jesse Owens qui remporta quatre médailles d’or au nez et à la barbe des coureurs allemands.

Les J.O. entrent officiellement dans le monde du cinéma avec le documentaire "Le Stade blanc" d'Arnold Franck en 1928, inaugure la tradition cinématographique olympique.

Puis, c’est le cinéma burlesque, avec des maîtres tels que Buster Keaton et Charlie Chaplin, qui intègre l'humour dans le monde du sport. En 1924, le nageur Johnny Weissmuller, triomphe aux Jeux Olympiques de Paris et devient la première grande star sportive du cinéma.

Il ouvre la voie à d’autres champions comme Muhammad Ali qui fait l’objet de deux documentaires "Muhammad Ali the Greatest" en 1964 et "The Greatest" en 1977 et qui joue son propre rôle dans "Requiem pour un champion" (1964) incarné en 2002 par Will Smith dans "Ali". Bruce Lee devient lui aussi célèbre dans "La Fureur de Vaincre" (1972) et "Opération Dragon" (1973) et popularise le karaté.

C’est le sport qui raconte le plus le monde, l’histoire, la société.

Gérard Camy

co-auteur du livre "Sport et cinéma" aux éditions du Bailli de Suffren

Des références incontournables

Le mariage entre le cinéma et le sport a engendré des œuvres inoubliables devenues des références culturelles. Parmi ces chefs-d'œuvre, "Rocky" de John G. Avildsen occupe une place particulière. Ce film, sur la légendaire saga du boxeur Rocky Balboa a façonné les codes du film de sport. La performance de Sylvester Stallone a été récompensée par trois Oscars en 1977.

Le cinéma français n'est pas en reste avec "Coup de tête" de Jean-Jacques Annaud. Cette satire sociale, scénarisée par Francis Veber, dépeint la lâcheté et la fourberie qui peuvent émerger dans le football tant glorifié. Malgré les défis de tournage, notamment l'inexpérience de l'acteur Patrick Dewaere au football, le film est devenu culte, dévoilant les facettes sombres du monde du sport.

Martin Scorsese a lui révolutionné la représentation de la boxe avec "Raging Bull". En adoptant un style radical, le film propose une vision sauvage du monde de la boxe. L'interprétation magistrale de Robert De Niro, métamorphosé physiquement pour le rôle de Jake LaMotta, lui a valu de recevoir l'Oscar du meilleur acteur en 1981. 

"Les Chariots de feu" de Hugh Hudson mettent à l’honneur l'intégration et la liberté à travers le sport et les Jeux Olympiques de 1924. La musique emblématique de Vangelis qui accompagne la séquence d'introduction, est devenue mémorable. Ces compositions musicales, à l'instar de celle de "Rocky" par Bill Conti, transcendent l'écran pour devenir des symboles d'effort et de dépassement de soi.

 "À nous la victoire" de John Huston nous plonge dans l'histoire d'un match de football entre prisonniers et geôliers nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Le film réunit une équipe de stars du football, dont Pelé et Bobby Moore.

Enfin, "Rasta Rockett" de John Turteltaub offre une touche plus légère avec une histoire vraie romancée sur des sprinters jamaïcains participant aux JO d'hiver de 1988 en bob à 4. Cette comédie feel-good, signée Disney, propulse le bobsleigh sur le devant de la scène et prouve que l'histoire prime sur la popularité du sport.

Le cinéma ose aborder des questions sociales cruciales : la lutte des femmes dans le sport dans "Joue-la comme Beckham" de Gurinder Chadha, le handicap dans "La ligne droite" de Régis Wargnier ou l’homophobie dans "Mario" de Marcel Gisler.

Des premières expériences de l'image animée aux émotions capturées sur pellicule, le sport et le cinéma ont traversé l'histoire mondiale et contribué à la façonner sur grand écran.

Demandez le programme !

Pour illustrer cette aventure cinématographique inédite, le festival angevin a sélectionné une sélection de quarante films de tous horizons, depuis les premiers Jeux olympiques modernes en 1896 jusqu’à aujourd’hui.

Cette programmation comprend des courts, et longs métrages, des fictions et des documentaires, et des films d’animation. Cette sélection explore diverses disciplines comme le football, la boxe, le cyclisme, la gymnastique, le hockey sur glace, le rugby, le skate, le surf ou la course automobile comme dans le film "Le Mans 66" de James Mangold en 2019.

LANDS END de Ryan Sherman2023 - Royaume-Uni

Angers invite d’éminents réalisateurs tels qu'Élie Grappe, Sacha Wolff et Kamal Ourahou. Les acteurs Noée Abita, Anastasia Budyashkina et Toki Pilioko apporteront également leur contribution, incarnant les rôles qui donnent vie à des récits sportifs captivants. En plus des figures du cinéma, des sportifs de renom tels qu'Abdoullah Ait Bella, Oscar Constantin et Paul Bahin partagent leur expérience et leur passion.

Le programme "Sport et cinéma" du festival, c'est ici 

Le festival accueille aussi des journalistes, des enseignants de cinéma et des critiques, notamment Jean-Michel Frodon, Pierre Charpilloz, Bastien Moignoux, Louis Mathieu, Sébastien Farouelle, Pierre Pucelle, Dominique Terasas, et Christophe Le Gac. Cette assemblée éclectique participe à des discussions, des débats et des séances de questions réponses sur la puissance narrative du sport et son impact sur la société qui continue à captiver et à inspirer des générations entières.

► Pour aller plus loin, un conseil de lecture : "Sport et Cinéma" de Gérard et Julien Camy sorti en 2016 aux éditions du Bailli de Suffren

Premiers Plans, ce sont aussi des compétitions pour une sélection de longs, moyens et courts métrages, de films d'animation, de lectures de scénarios, des master class, des avant-premières, des rencontres et des rétrospectives.  

► Pour tout savoir sur Premiers Plans 2024, c'est ici 

► La soirée de remise des prix sera retransmise en direct samedi 27 janvier à partir de 18 h 45sur france.tv

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