Le Groupe Interdisciplinaire d’Experts sur le Changement Climatique (GIEC) des Pays de la Loire estime que les méga-bassines agricoles sont une mauvaise solution au problème d'irrigation des cultures et demande l'interdiction de ces équipements.
400 personnes étaient attendues ce mercredi matin an Centre des Congrès d'Angers pour assister à la communication du deuxième rapport du GIEC des Pays de la Loire après celui de juin 2022.
Le but de ce nouveau travail des experts composant ce GIEC régional est de "proposer aux acteurs régionaux des actions concrètes pour accélérer leur transition écologique et renforcer l’adaptation du territoire au changement climatique."
"Le stockage de l’eau en surface expose à des problèmes d’évaporation"
Dans ce rapport, concernant les méga-bassines agricoles, le GIEC se montre critique.
"Pour les scientifiques, expose le rapport, le stockage de l’eau en surface dans les retenues pour faire face au déficit hydrique expose à des problèmes d’évaporation, de pollution, voire d’épuisement des nappes sur le long terme. En l’état des connaissances, le GIEC régional recommande d’interdire la construction d’ouvrages de stockage de l’eau de grande dimension (méga-bassines) qui seraient remplis par pompage dans les nappes phréatiques."
Le GIEC préconise plutôt de "protéger la ressource en eau, en facilitant son infiltration dans les sols, en développant des techniques d’irrigation économes (goutte à goutte), en préservant la reconstitution
des nappes et leur qualité."
Retenues collinaires
A Saint-Soline, dans les Deux-Sèvres, c'est justement une méga-bassine de ce type qui fait l'objet d'une forte opposition de la part d'associations de défense de l'environnement.
Néanmoins, le GIEC déclare ne pas s'opposer aux retenues collinaires remplies par de l'eau de ruissellement.
Une conférence régionale sur le climat
Le rapport d'une quarantaine de pages évoque d'autres thématiques dont la proposition d'organiser une conférence régionale sur le climat "mobilisant l’ensemble des acteurs, publics comme privés. L’objectif est d’aboutir à la signature d’un Accord régional sur le climat."
Un accord qui imposerait notamment une "réduction significative des émissions directes et indirectes de gaz à effet de serre."
Le GIEC insiste aussi sur l'importance d'une formation des acteurs régionaux. "Il est indispensable, énonce le rapport, qu’ils aient à la fois une bonne connaissance des changements climatiques, de leurs enjeux et des leviers d’action dont ils disposent pour y faire face."
Les experts mettent les politiques devant leurs responsabilités et leur capacité à agir et leur demandent "d’intégrer systématiquement les enjeux climatiques dans les politiques contractuelles et d’en faire un critère de sélection déterminant du financement de projets d’investissement."
Questionner les modèles obsolètes pour leur en substituer de nouveaux
De nombreuses propositions, sur la décarbonation, l'agriculture, la renaturation des espaces urbanisés etc... dignes d'intérêt, sont énumérées dans ce deuxième rapport présenté à Angers, en conclusion duquel le GIEC des Pays de la Loire estime que, "Au-delà de la capacité des Pays de la Loire à surmonter les risques climatiques, il importe en effet que les responsables économiques et politiques de la région puissent se saisir des opportunités ouvertes par la transition écologique qui, bientôt, détermineront ensemble la compétitivité et la prospérité du territoire. Techniques agronomiques, modèles urbains, technologies intelligentes, production énergétique et nouveaux services aux habitants : telles sont quelques-unes des nombreuses opportunités d’innovation et de performance qui, dans les deux prochaines décennies, ne manqueront pas d’émerger et de créer de l’emploi, mais aussi d’apporter bien-être et sécurité aux populations, si toutefois les acteurs de la région se donnent ensemble les moyens de questionner les modèles obsolètes pour leur en substituer de nouveaux, plus durables et moins risqués."