Choletais : 200 000 masques invendus et un avenir incertain pour les fabricants de prêt à porter de luxe

Les sous-traitants du prêt à porter de luxe de Cholet font partie des premiers à s'être reconvertis dans la production de masques. Après en avoir fourni près de deux millions, ils se retrouvent aujourd'hui avec 200 000 pièces sur les bras. À cela s'ajoute une incertitude sur l'avenir du secteur.

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Entassés dans des cartons, des dizaines de milliers de masques inutilisés, faute d'acheteurs.
À Montilliers dans le Maine-et-Loire, Textile du Maine, fabriquant de prêt à porter de luxe, a transformé sa production pour confectionner des masques le temps du confinement.
Mais le Made in France n'a pas été récompensé.

L'urgence a accéléré peut-être trop fortement le mouvement d'importation, pour être sûr d'avoir suffisamment de masques disponibles, ce qui a en quelque sorte noyé le marché. Mais c'est aussi un certain manque de réflexe national

Laurent Vandenbor, délégué général de Mode Grand Ouest

Résultat : sur les 42 entreprises de Mode Grand Ouest ayant participé à l'effort, 200 000 masques n'auraient pas été vendus.

À Saint-Christophe-du-Bois près de Cholet, l'usine Haspolo, habituée à travailler avec de grands noms de la haute couture, avait pourtant bousculé ses pratiques pour cette production.

"Un vêtement où l'on met dix, quinze, parfois vingt heures et un masque en 1 minute 50, 2 minutes 50 ou trois. On a essayé de s'améliorer au niveau du rendement, de la productivité parce qu'il fallait à un certain moment sortir énormément de masques. Je n'ai pas dit que c'était facile, et encore aujourd'hui, mais on s'adapte au fur et à mesure"

Bénédicte Rattier, directrice générale d'Haspolo

Aujourd'hui, l'activité traditionnelle de ces entreprises a repris partiellement. Le secteur du luxe dépend en grande partie du tourisme international, quasiment à l'arrêt. Et les salons de mode sont pour la plupart annulés. L'usine Haspolo fonctionne donc quatre jours par semaine seulement. Il faut alors trouver des marchés alternatifs.

"Nous avons eu une demande d'une clinique. Elle s'est dit pourquoi vous, fabricant français ne voudriez-vous pas travailler sur un prototype français d'une housse où l'on pourrait mettre le vêtement du patient et sa paire de chaussures le temps de l'hospitalisation", explique Bénédicte Rattier, directrice générale d'Haspolo.

Avec ces produits du quotidien, l'entreprise espère pallier la baisse des commandes en prêt à porter. Mais l'été et la rentrée s'annoncent incertains. La baisse d'activité pourrait avoisinner les 60% selon les sociétés. Le redémarrage du secteur, lui, ne pourrait avoir lieu qu'en 2021.

 

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