À Cholet, au lendemain du feu d'artifice qui a tué deux personnes de la même famille dont un enfant de 7 ans, les témoignages des spectateurs, traumatisés par le drame auquel ils ont assisté.
Ludovic Gourmand était là, au milieu de centaines de choletais, avec sa petite fille sur les épaules.
"Quand le premier coup a été lancé, c'était juste au dessus de nous. Donc j'ai descendu ma fille aussitôt.
Je me suis dit ça explose mais on ne sait pas ce qui peut nous retomber sur la foule.
Ludovic Gourmandspectateur
Une chose l'a choqué : "ce drone qui circulait et qui tournait en plein milieu des explosifs. Je me suis dit que ça pouvait être dangereux"
Pour le père de famille , "le feu a duré assez longtemps, au moins 15 minutes. Il était beaucoup plus près que d'habitude. Il était vraiment au dessus de nos têtes."
"Moi, la première fois que je suis venu assister à un feu d'artifice à Cholet, c'était place des halles. Il y avait quand même plus de distance. Avec la chaleur et la proximité, je n'étais pas rassuré", ajoute Ludovic gourmand.
Kenny lui est venu avec sa femme et un ami. "Nous étions à quelques mètres de l'arbre, là où la fusée a explosé."
C'était panique à bord dans un premier temps. Les gens ne s'attendaient pas à un tir comme celui-là. C'était compliqué
KennySpectateur
"J'ai fermé les yeux et tourné la tête"
"Il y a eu une première explosion au ras du stade. On a vu un explosif partir horizontalement. Il nous a foncé dessus. J'ai eu le reflexe de fermer les yeux et de tourner la tête. J'ai senti le souffle sur moi. Quand j'ai regardé, l'herbe était en feu", raconte Kenny.
Le choletais de 30 ans essaie avec d'autres d'éteindre les flammes. Il aperçoit une jeune femme allongée à terre. "Elle était inconsciente. Mon ami a tenté de prodiguer les premiers soins.
J'ai appelé les pompiers. Ils m'ont demandé d'évacuer. Il n'y avait personne, nous étions seuls. Les secours ont mis plus d'un quart d'heure à arriver. C'était dur à vivre
KennySpectateur
"Il y aurait du avoir un périmètre de sécurité"
"Le feu, les étincelles partout, c'était choquant. Ma femme a eu un mauvais pressentiment en arrivant. elle trouvait que les tirs étaient très bas. D'ailleurs elle a pris peur, elle est partie se réfugier derrière des arbres. Il y avait des familles entières, des parents avec des enfants dans les bras", poursuit le choletais persuadé d'avoir entendu plusieurs explosions. "Il y aurait du avoir un périmètre de sécurité."
Ce père de famille qui se trouvait " à même pas un mètre des victimes dit avoir vu le danger arriver de plein fouet.
"Quand on a vu le projectile arriver sur nous, je me suis dit on va être gravement blessé. J'ai eu peur".
J'ai encore l'image de cet enfant de 7 ans dans la tête et je n'arriverai pas à l'oublier. Le père et la mère étaient en état de choc. Ils pleuraient, ils criaient
Un spectateur
"Il va falloir que les responsables assument"
"Ça aurait pu être notre famille à la place. Ma femme avait ma fille de 1 an dans les bras. Elle n'entend plus rien de l'oreille droite. Il va falloir trouver des responsables et j' espère qu'ils assumeront et qu'ils reconnaitront qu'il n'y avait aucun périmètre de sécurité. Ça ne devrait pas arriver des choses pareilles", regrette ce choletais.
Sur place ce vendredi matin 15 juillet, un couple se refait le mauvais film du drame.
"On était juste posés derrière, quasiment allongés. Les premières minutes se sont très biens passées. Le feu d'artifice était très beau, très impressionnant même", cet habitant de Cholet était avec sa compagne à ce qui devait être le grand retour de la fête du 14 juillet après deux ans de crise sanitaire. Il n'en revient toujours pas.
"Au bout d'un moment on a vu un artifice qui a sauté la grille littéralement et qui a rebondi, qui a fait des ricochets sur le terrain et qui nous a presque explosé au visage. Tout le monde s'est levé, a crié, les gens sont partis en courant, certains ont essayé d'éteindre toutes les petites flammes qui se sont allumées. Des gens avec des branches essayaient d'atténuer le feu", raconte Sandy Beauvois.
"Violent et traumatisant"
"Globalement ça s'est passé vraiment très vite et c'est fou de voir à quel point cela peut être violent et limite traumatisant."
L'artifice n'est pas monté en l'air. Il est venu directement sur nous.
Manon LucasSpectatrice
"J'ai l'impression que l'artifice s'est couché parce qu'il y a eu un mini incendie au niveau du lancement. Au lieu de partir dans le ciel, il est parti sur nous", ajoute sa compagne Manon Lucas
C'est comme si on nous avait tiré dessus !
Sandy BeauvoisSpectateur
"Notre premier reflexe a été de crier. Ma conjointe est restée sur place, moi j'ai rejoint des gens pour essayer d'éteindre tous les incendies qui se déclaraient avec la chaleur et la paille qu'il y avait au sol. Avec la canicule ça a pris tout de suite. Il y avait une dizaine de petits foyers."
Le jeune couple pense a un accident loin d'imaginer qu'au final il y aurait deux morts.
Dans la soirée, on nous a dit qu'il y avait des blessés. On a vu une dame qui se tenait à la gorge et qui avait reçu des éclats. Elle était brûlée. Sa blessure était était très rouge. Ce n'était pas beau à voir
Manon LucasSpectatrice
"Aucune sécurité"
"La chance c'est qu'au final nous étions assez clairsemé. Avec le recul, ce qui est aberrant c'est que l'on était très près du départ des tirs. Il y avait en fait très peu de sécurité. Il n'y avait personne pour nous dire de nous éloigner", poursuit Sandy Beauvois.
Nous sommes étonnées d'avoir pu nous approcher autant. Etonnées que le feu d'artifice ait été tiré depuis un parc alors qu'on est en pleine vague de chaleur. Le sol était desséché. d'ordinaire, le feu est tiré depuis le bitume.
"Il aurait fallu nous obliger à reculer d'une centaine de mètres. Au moins personne n'aurait été touché et le drame aurait sans doute pu être évité", conclut, le jeune homme.