"La situation s'est stabilisée" : en début de pandémie, 25 000 masques tissus lui étaient restés sur les bras, cette entreprise s'efforce de se relever

Près de Cholet, une entreprise de confection textile avait enregistré des pertes colossales après avoir fabriqué des masques pendant le confinement. La société comptait 22 employés en moins en janvier 2022. Un an plus tard, elle est toujours en activité et tente de reprendre du poil de la bête.

Aux Ateliers Pulsion Design, c'est le calme après la tempête en ce début d'année 2023. À La Séguinière dans le Maine-et-Loire, l'entreprise de confection et de sérigraphie textile se remet doucement de la double crise qui l'a touchée pendant la pandémie.

En janvier 2022, les Ateliers Pulsion Design étaient au plus bas. Ils avaient enregistré des pertes massives et s'étaient vus contraints de fermer leur atelier de confection. Sur 30 salariés, 22 avaient été licenciés.

Aujourd'hui, la société emploie toujours huit personnes. Son chiffre d'affaires pour la période 2021-2022 est de 821 000 €, contre 2 millions avant la pandémie. 

Double peine à cause de masques en tissu

Si les Ateliers Pulsion Design ont encaissé un tel choc, c'est en partie parce qu'ils avaient pris la décision de produire des masques pendant la première vague de Covid-19, dans un effort de solidarité.

L'initiative s'était retournée contre l'entreprise. Confectionnés en tissu, les masques n'avaient pas trouvé preneur, les autorités ayant rapidement recommandé des protections jetables en papier.

25 000 masques restaient encore dans les stocks de Vincent Bernard, dirigeant de la société, à la mi-janvier 2022. Un manque à gagner que le fonds de solidarité du gouvernement n'avait pas comblé.

Les Ateliers Pulsion Design étaient non-éligibles à cause de leur production éphémère de masques lors du premier confinement. 

Tourner la page

Cette histoire, Vincent Bernard en a assez de l'entendre : "Je ne veux plus de misérabilisme. La situation s'est stabilisée. Même s'il n'y a pas eu d'amélioration considérable, elle ne s'est pas empirée"

La descente aux enfers est finie et je commence à rembourser mes dettes.

Vincent Bernard

Dirigeant des Ateliers Pulsion Design

Le chef d'entreprise estime qu'il faut aller de l'avant. En octobre 2021, il avait déjà entrepris de rebondir en lançant une marque de vêtement "Made in France". Cette société nommée Seize point neuf (16.9) a fait son bonhomme de chemin. Elle signe un chiffre d'affaires de 300 000 € pour son premier exercice.

"Ce n'est pas mal pour une marque made in France qui débute", affirme Vincent Bernard. À sa grande surprise, plusieurs entreprises et Comités sociaux et économiques (CSE) ont stimulé les ventes dans le courant de l'année dernière. 

"Ils nous ont passé des commandes de sweats à capuche et de T-shirt pour les offrir à leurs collaborateurs. C'est aussi une façon de nous soutenir et de soutenir la fabrication locale", analyse le dirigeant. 

On est connus localement, dans un rayon de 100 km autour de Cholet. 

Vincent Bernard

Dirigeant des Ateliers Pulsion Design et de la marque Seize point neuf

Qui veut être mon associé ?

Les vêtements Seize point neuf sont produits à 74% dans le Maine-et-Loire. "Le circuit de fabrication de nos vêtements fait 138 km", déclare Vincent Bernard.

L'engagement de l'entreprise pour le local va jusqu'à sa boutique de vente directe accolée à l'atelier, (presque) du producteur au consommateur. 

On est des paysans du textile.

Vincent Bernard

Dirigeant des Ateliers Pulsion Design et de la marque Seize point neuf

La société a été auditée et s'est vu remettre un Score IN France A+ par l'ancien député Yves Jégo en octobre dernier. Un gage de la fabrication locale des vêtements. 

Motivé, Vincent Bernard veut aller plus loin que cette revanche sur le coup du sort. Il est actuellement à la recherche d'associés pour continuer d'investir et de développer la marque Seize point neuf.

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