Pas d'explication pour le moment sur cet incident qui aurait pu être très grave à Saint-Macaire-en-Mauges. Le garde-corps d'un balcon d'immeuble s'est détaché ce mercredi matin, et est tombé quatre étages plus bas, heureusement sans faire de victimes.
La plaque de béton pesant trois tonnes est tombée du quatrième étage de l'immeuble, une douzaine de mètres en contrebas, sur un parterre engazonné.
La résidence appartient à Podeliha, un organisme HLM qui gère 27 000 logements en Pays de la Loire (selon les informations communiquées sur son site), dont cet immeuble de 1970, rue de Mondement, à Saint-Macaire-en-Mauges, dans le Maine-et-Loire.
L'incident a eu lieu vers 7h30 ce mercredi matin, selon le témoignage de plusieurs résidents.
La plaque s'est détachée d'une loggia (un balcon) et est tombée juste à côté d'une des entrées de la résidence qui compte 48 logements.
Les résidents évacués
35 personnes ont été évacuées par mesure de sécurité par les pompiers et accueillies dans la salle communale du Prieuré. Une vingtaine de sapeurs-pompiers ont été mobilisés dont la cellule "sauvetage déblaiement" de Saumur, spécialisée dans les interventions sur des lieux d'effondrements.
Des détecteurs de stabilité ont été positionnés pour s'assurer qu'il n'y aura pas de risque immédiat de nouvelles chutes d'éléments.
D'autre part, des personnels de deux sociétés sont également venus sur place pour analyser les structures de l'immeuble.
Des chutes de morceaux de façade signalées
Pour les locataires de la résidence, cet incident n'est pas vraiment une surprise. Certains se plaignent de la vétusté de l'immeuble, des problèmes avec l'eau chaude, l'électricité, mais aussi, déjà, des chutes de "bouts de ciments", des fissures. Et au moins un autre balcon qui se fragilisait.
"J'habite au troisième, témoigne une habitante qui se souvient de faits constatés l'an dernier, des blocs du balcon du 4ème se sont décrochés, que je ramassais de temps en temps."
"Mon balcon bougeait"
Le locataire du dessus, justement, avait fini par ne plus aller sur son propre balcon qu'il sentait bouger.
"Quand on allait sur le balcon, dit-il, il bougeait. Des techniciens sont venus. Ils ont enlevé des matières. Ça a fait encore plus de dégâts. Il a bougé mon balcon."
Le bailleur, Podeliha, admet qu'un programme de réhabilitation est prévu.
"Il nous avait été remonté à la fin de l'année dernière (2022) des éclats de béton en façade, déclare Laurent Leroy, responsable du service entretien du patrimoine chez Podeliha. On a pris cela au sérieux dès le signalement. On a effectué une purge au niveau des façades de façon à garantir la sécurité tout au pourtour de la résidence. Une purge signifie qu'on tapote l'ensemble de la façade. On fait tomber tous les morceaux qui menaceraient de tomber."
Pour le moment, les locataires ne savent pas quand ils pourront retrouver leur logement. Les experts missionnés par le bailleur ne se sont pas prononcés. Ils poursuivront leur travail ce jeudi et devraient donner une réponse dans la journée.
En attendant, 16 résidents seront provisoirement logés dans des hôtels de Cholet et une famille trouvera refuge dans un logement d'urgence de Saint-Macaire-en-Mauges. Les autres ont trouvé des solutions dans leur entourage.
Un repas sera servi à toutes ces personnes ce mercredi soir dans la salle communale du Prieuré.
Cet incident inquiétant rappelle fortement l'affaire du balcon effondré qui avait fait quatre morts et 14 blessés en 2016 à Angers, et dont le procès en appel se tient en ce moment.
Olivier Quentin avec Jérémy Armand.