Covid-19 en Maine-et-Loire : au CHU d'Angers, on redoute les semaines à venir

Si, pour le moment, les équipes maîtrisent la situation générée par la nouvelle vague d'épidémie de Covid-19, on devra faire face au manque d'infirmières si des renforts étaient nécessaires.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Lors d'un point presse réalisé en visioconférence ce mercredi 24 novembre, les chefs des services de réanimation et des maladies infectieuses ont fait le point sur la situation au CHU d'Angers.

Le Maine-et-Loire est particulièrement touché par cette 5ème vague de Covid-19, dans une région, les Pays de la Loire, qui affiche un taux d'incidence (nombre de cas positifs pour 100 000 habitants) supérieur à la moyenne nationale (197,8 au niveau régional pour 180 au niveau national).

Ce mercredi après-midi, le service de réanimation du CHU d'Angers accueillait 25 malades de la Covid-19.

"On n'est pas débordé mais on reste vigilant"

"On assiste depuis début octobre à une augmentation du nombre de patients covid, constate le Pr Alain Mercat, chef du service médecine intensive et réanimation au CHU d'Angers. On était entre trois et cinq par semaine jusqu'à il y a dix jours et là, c'est plutôt dix par semaine. La pression est forte en réa, on a ouvert trois lits supplémentaires. On n'est pas débordé mais on reste vigilant."

Quant au secteur conventionnel, hors réanimation donc, il n'est pas saturé non plus parce que les patients n'y restent pas longtemps. Soit leur situation s'améliore et ils repartent chez eux, soit elle s'aggrave et ils sont dirigés vers les soins intensifs.

"L'âge moyen (des patients covid en secteur conventionnel) est de 74 ans, explique le Pr Vincent Dubée, chef du service des maladies infectieuses. La moitié est vaccinée. Il y a une forte représentation des gens vaccinés et immunodéprimés." 

Même constat en réanimation où ce sont des patients âgés de plus de 65 ans et où, sur 45 patients admis depuis début octobre, 28 sont vaccinés mais présentent soit une immunodépression, soit une comorbidité, obésité ou diabète.

Un rappel de vaccination tous les six mois

A Angers, comme ailleurs, on est en train de faire le constat qu'après six mois, la vaccination complète est moins efficace.

"On a été très surpris par l'efficacité de la vaccination, mais là, on assiste à une chute de l'efficacité" reconnaît le Pr Dubée. "La dose de rappel (3ème dose) protège extrêmement bien mais pour combien de temps ?"

Faudra-t-il se faire vacciner tous les six mois ? "Ce n'est pas exclu" répond Alain Mercat. 

La situation actuelle surprend dans le Maine-et-Loire qui avait été relativement préservé par la quatrième vague. 

"On n'a pas d'explication, répond le Pr Mercat. Il y a des clusters dans des tournois de belote, des lotos, des réunions de chasseurs mais ça n'explique pas tout. Ces réunions existent aussi en Mayenne où le taux d'incidence reste inférieur. Cette particularité du Maine-et-Loire devrait s'estomper."

On risque de manquer de soignants

Au CHU d'Angers, on espère bien que la situation ne va pas trop empirer. Le pic d'infection devrait intervenir fin décembre et, par conséquent, le pic d'hospitalisation vers la mi-janvier.

"Ce qui est ennuyeux, craint le Pr Dubée, c'est que c'est à cette période qu'on enregistre un pic pour l'épidémie de grippe (sauf l'an dernier). Ça risque de nous compliquer la tâche et poser des problèmes de prise en charge."

Pour le moment ça va, pourrait-on résumer, mais ça ne va peut-être pas durer.

"Nous ne sommes pas en tension, confirme le patron de la réanimation, mais si la vague prend de l'ampleur, ça ne pourra pas se faire sans déprogrammation. On a une marge de manœuvre plus faible qu'au moment de la première vague."

Pourquoi ? Parce que des soignants sont partis ou, épuisés, ont demandé une disponibilité. Et, clairement, l'infirmière disponible pour venir renforcer les équipes ou remplacer les absents est devenu une denrée rare.

La déprogrammation des interventions non urgentes pointe donc son nez. 

"Il existe une certaine lassitude des collègues chirurgiens, prévient le Pr Mercat, qui doivent rappeler leurs patients pour repousser l'intervention."

La vaccination... et les gestes barrières

Les congés de fin d'année avec les regroupements familiaux ou amicaux des fêtes de Noël et de nouvel an ne vont-ils pas amplifier cette cinquième vague ? Pas sûr. On s'attendait à un rebondissement fort début 2021 après les fêtes mais ce ne fut pas le cas. Il est vrai que l'on sortait d'une période de couvre-feu.

Les deux chefs de service du CHU d'Angers rappellent à toutes fins utiles l'importance de la vaccination et du respect des gestes barrières, port du masque, désinfection des mains, aération des pièces. Des pratiques que l'on a un peu oubliées mais qui pourraient nous permettre de ne pas avoir de mauvaises surprises au moment des fêtes de fin d'année 2021.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information