Histoire : quand la reine mère visitait l'Anjou en 1981

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Histoire : Quand la reine mère visitait l'Anjou en 1981 ©France 3 Pays de la Loire

Les années 80 n'ont pas été marquées que par l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand, l'avènement du minitel ou la libéralisation des radios libres. "Ici Londres" s'exportait dans le Maine-et-Loire avec la visite princière de "Queen mum" pour les intimes ou Elizabeth Bowes-Lyon pour les autres, c'est-à-dire la reine mère.

Ah les années 80, années d'insouciances et de liberté pour les uns, et de bonheur et fierté pour d'autres en accueillant la reine mère sur les terres angevines.

Celle-ci était déjà passée dans le Maine-et-Loire en 1963. Elle avait notamment visité l'abbaye de Fontevraud. Car du haut de ce monastère, plus de 900 ans d'histoire nous contemplent. Ou plus exactement le lien qui unit l'Albion et la France. C'est au sein de l'abbaye que reposent les Plantagenêts, la lignée des rois d'Angleterre au 12e siècle, en la personne d'Aliénor d'Aquitaine et son fils favori Richard Cœur de Lion.

Le retour d'Elizabeth

Elle revient dans le 49, au printemps 1981. La France a changé, elle vient tout juste délire un président socialiste. En cet après-midi du 12 mai, la royale invitée se pose à l'aérodrome d'Avrillé. Durant ce voyage de trois jours, elle réside au château de Serrant, dans la chambre de la duchesse de la Trémouille.

Les teintures jaunes pendent au-dessus d'un lit immense. Un chapelet trône sur la tête de lit, suspendu comme le temps qui semble ne plus s'écouler dans cet espace. Dans le prolongement de la chambre, un somptueux salon d'habillage, où la Queen Mum pourra étaler sa collection de chapeaux, symbole de cette monarchie anglaise.

Visites en terre angevine

La reine mère ne fera pas de bain de foule, seuls quelques sites emblématiques et château de lignées auront cet honneur. Les employées de maison, curieux, devront pencher leur cou dans l'entrebâillement des portes pour la voir.

Elizabeth d'Angleterre s'arrêtera aussi chez la famille Cossé-Brissac, propriétaire du plus haut château de France. L'actuel héritier, adolescent à l'époque, se souvient encore de son passage.

"J'ai le souvenir d'une femme très douce, attentive à chacun. Quelqu'un qui prenait son temps"

Charles-André de Cossé-Brissac

Le repas du soir reste aussi gravé dans les mémoires de son père, qui en écrira quelques lignes dans son autobiographie. "Vers une heure du matin, sa majesté se leva et dit un mot aimable à ceux qui avaient préparé et servi ce dîner. Puis, avec la même légèreté, elle remonta en voiture, pendant que les dames d'honneur, épuisées, s'engouffraient péniblement dans cet étonnant véhicule qui ressemblait à un salon roulant."

Un mariage princier à venir

À Serrant, les 12 000 ouvrages anciens qui ornent l'impressionnante bibliothèque de style anglais, se souviennent peut-être encore, des chuchotements entre la reine mère et sa dame de compagnie qui n'est autre que la grand-mère de celle qui allait devenir princesse : Lady Diana Spencer.

Au milieu des ouvrages des Fables de La Fontaine, des congratulations complices. Heureuses d'avoir trouvé le meilleur parti possible pour le prince Charles en la personne de Lady Diana.

Ce court voyage sera le dernier effectué par Élisabeth sur les bords de Loire. De toutes les visites de tête couronnée, celui-ci aura marqué de son empreinte la région de l'Anjou.

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