La Mayenne est fière de ses 85 km de chemin de halage qui reçoivent tous les ans de nombreux touristes et promeneurs. Un circuit parsemé d'écluses et de maisons éclusières. Depuis une dizaine d'années, le département de la Mayenne les réhabilite peu à peu en y installant diverses activités dont des artisans. Le but est d'animer les lieux tout en redonnant vie à son patrimoine architectural. Nous vous proposons notre série d'été en Pays de la Loire.
Les maisons éclusières reviennent à la mode, celle de la Mayenne.
À partir du XIXe siècle, la rivière est commerciale. Il faut donc des éclusiers pour faire passer les bateaux. Et, qui dit éclusiers, dit logements.
Malheureusement, au cours du XXe siècle, l'essor de la navigation est plutôt un déclin. On abandonne les voies fluviales au profit du rail et de la route. Couplé à la mécanisation des écluses, le métier disparait, entraînant l’abandon des maisons éclusières.
2015 le retour en grâce.
Dès 1995, le conseil départemental rachète les chemins de halage pour rendre les berges accessibles à tous. Quelques années plus tard, des saisonniers supervisent les écluses, l’été, pour permettre le passage des navigants estivaux. Et, le coup d'accélérateur arrive en 2015 avec la mise en place de l’itinéraire cyclable de la vélo francette le long de la Mayenne. Un bon coup de pédale à la relance du patrimoine.
Maison éclusière de Mirwault
Depuis quelques semaines, le son de l'accordéon résonne le long du fleuve. Un nouveau locataire est arrivé avec son savoir-faire et un local de travail plus confortable. C'est Clément Guais, accordéoniste de son métier.
"J'avais déjà dans l'idée de déménager l'atelier pour avoir un petit peu plus grand et puis il se trouve que j'ai rencontré Antoine Faucheux qui était déjà installé lui dans une maison éclusière un petit peu en amont au-dessus."
Ce facteur d'accordéon est donc le nouveau venu parmi les éclusiers artisans choisis par le département pour faire vivre les maisons éclusières. Celui qui l'a inspiré, c'est Antoine Faucheux, coutelier désormais renommé, installé à l'écluse de La Roche-Neuville.
Premier de cordée
Il fut le premier professionnel à relever le défi en 2018.
"C'était un pari parce qu'on ne savait pas trop ce qu'on allait trouver, mais on savait qu'il y avait de l'activité, du passage, du passage fluvial, du passage de piéton, de vélo. Il y avait un restaurant juste à côté, il y a toujours le restaurant. Donc, on savait qu'on allait avoir de la fréquentation. C'était un choix d'avoir un métier atypique et un lieu atypique pour s'y installer." Explique Antoine Faucheux.
36 maisons éclusières à habiter
Pour le département, l'objectif est de continuer à réhabiliter ces bâtisses du 19e siècle. Pour cela, tous les projets sont les bienvenus. Qu'ils soient dans des milieux un peu artistiques, métier d'art... Tout ce qui va toucher le tourisme, on a quelques hébergements.
L'idée, c'est vraiment que ces maisons éclusières soient des lieux pour se faire des souvenirs de cordialité, de convivialité, de rencontres.
Christelle Auregan, Vice-présidente Mayenne Tourisme
Thomas Craipeau, maitre restaurateur, s'est installé il y a quelques années, immédiatement attiré par le formidable décor naturel.
"J'ai vu le cadre, je n'ai pas réfléchi longtemps, je me suis dit, ça serait très bien de travailler dans ce très beau cadre. On y passe nos journées dans la cuisine au moyen moment. Il était hors de question que je travaille dans un lieu pas agréable. Et, ça fait partie de mon confort de vie à moi et aussi de mes clients". En 2024 il souhaite naviguer vers d'autres cieux. Sa guinguette est à reprendre.
Toutes ces bâtisses ont eu droit à une seconde vie
Chaque rénovation de maison éclusière coûte au conseil départemental entre 100 et 150 000 euros. Mais, qu'importe, chambre d'hôtes, restaurant, lieu d'accueil, gîte... Tout est possible, le département n'attend que vos idées. N'hésitez pas à déposer vos projets sur leur site. Vous trouverez la maison éclusière qu'il vous faut !
Avec Pierre-Erik Cally, Fred Grunchec et William Sabbas