En Lorraine, le pays des étangs est une région sauvage, humide et remplie d'histoire, propice aux randonnées d'été. Nous avons parcouru la Moselle, sur un chemin allant du pays des étangs jusqu'au cœur du parc naturel des Vosges du nord.
En bordure du plateau lorrain, le pays des étangs est un territoire où l'eau et les forêts sont omniprésentes. Près d'une centaine d'étangs différents se trouvent sur ce site. Le plus grand, l'étang du stock est un paradis pour les oiseaux, mais aussi un véritable terrain de jeu pour les photographes.
Bon nombre d'oiseaux sont à observer ici, Anthony Kohler, photographe animalier, ne boude pas son plaisir. "On a des espèces vraiment ordinaires ici : des cygnes tuberculés, des oies cendrées, des foulques macroule, etc. Vous avez une combinaison d'habitats où il y a des étangs, des forêts, des prairies… ce qui fait qu'on a une zone idéale pour toute une série d'espèces qui vivent naturellement ici."
En plus d'animaux communs dans la région viennent s'ajouter des espèces patrimoniales (c'est-à-dire les espèces protégées, menacées ou rares) sur ces étangs. "Il y a deux espèces de héron chez nous : le héron cendré et le héron pourpré qui est beaucoup plus rare. C'est une espèce discrète et assez farouche, donc quand on a la chance de l'observer, on se met dans leur tête et on rentre dans leur intimité."
Les clichés d'Anthony Kohler montrent une faune sauvage paisible, comme dans une bulle éloignée du tumulte de l'activité humaine. "On a tout intérêt à se montrer discret. C'est notre devoir de faire en sorte que notre pratique soit la plus respectueuse possible. Quand on respecte ça, le pays des étangs offre des opportunités infinies."
Un écrin pour les animaux
À quelques mètres de l'étang se trouve un autre site où l'on peut observer des animaux, le parc animalier de Sainte-Croix à Rhodes (Moselle). Il s'agit du plus grand parc animalier d'Europe dédié à la faune européenne. 130 espèces différentes sont réunies dans un environnement naturel et préservé.
Les animaux vivent certes dans un espace clos, mais leur vaste espace de vie est plus étendu que dans un parc zoologique traditionnel. Les bêtes sont choyées par des soigneurs qui font tout pour amener leur milieu de vie naturel en Lorraine.
"Les rennes ont un système digestif fragile, c'est pour ça qu'il n'y a pas d'herbe dans l'enclos, explique Mélodie Delmotte, soigneuse animalière. Ils n'ont pas cette herbe luxuriante et très riche dans le Grand Nord. Ils mangent des lichens ou des aiguilles de pin par exemple."
Pour qu'un animal se sente bien loin de chez lui, il faut prêter attention aux moindres détails. Dès qu'il fait chaud et qu'il y a du soleil, il y a beaucoup d'insectes. Ils embêtent énormément les rennes qui ont la peau très sensible. Pour éviter que les insectes ne viennent trop piquer leur velours, on fait un courant d'air avec des ventilateurs." Simple et efficace.
Une région aux multiples espèces
À quelques mètres des plaines du Grand Nord se trouve la chaîne de l'Himalaya où vit le panda roux, un petit animal perché dans les arbres.
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"Le panda roux est un animal menacé qui fait partie d'un programme de conservation. Le but aujourd'hui du parc animalier, c'est d'avoir une population captive en forme avec un bon brassage génétique pour éviter que ces animaux-là disparaissent", développe Marc Quessada, soigneur animalier.
Sur la route des châteaux-forts
Poursuivons notre route encore un peu plus au nord, à quelques kilomètres du pays des étangs, dans la forêt du pays Bitche. Nous sommes ici tout près de l'Alsace et de la frontière allemande, une position stratégique qui a donné naissance à cette route des châteaux-forts très prisés des randonneurs et des passionnés d'histoire.
Il y a beaucoup de châteaux-forts dans la région dont quatre édifices emblématiques : le château du Ramstein à Baerenthal (Moselle), le château du Grand-Arnsbourg à Baerenthal, le château de Waldeck à Éguelshardt (Moselle) et puis le château de Falkenstein à Philippsbourg (Moselle).
"Le Falkenstein est l'emblème des Vosges du Nord. Les contes de Frankenstein étaient propriétaires de ce château. On commence à en parler au 12ᵉ siècle. [...] De réputation, le château était habité par plusieurs familles, des cousins. C'était probablement un petit village au sein de cette forêt", explique Serge Weil, vice-président au tourisme à la communauté de communes du Pays de Bitche.
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"Falken, c'est le faucon, stein, c'est le rocher, donc le rocher du faucon. D'ailleurs, on est sur un territoire où le faucon pèlerin est encore présent et protégé." À 363 mètres d'altitude, on est comme dans une mer de forêt. Le château s'apparente à un navire, long 117 mètres.
Si d'aventure, vous souhaitez agrémenter cette balade d'une touche artistique, vous pouvez faire une halte à Meisenthal (Moselle), un village connu pour ses souffleurs de verre et son centre international d'art verrier. Nous vous recommandons également d'autres chemins surprenants dans la région, dont la Vallée des éclusiers ou la route des Crêtes en Alsace.
