Depuis plusieurs années, le frelon asiatique a pris ses quartiers dans les Pays de la Loire. Redoutable prédateur pour les abeilles et pour les insectes, potentiellement dangereux pour l'homme, il s'est adapté à son environnement. Pour contrer sa prolifération, la destruction des nids est nécessaire.
Au 15 octobre 2022, 1 700 nids de frelons asiatiques ont déjà été détruits en Loire-Atlantique, selon l’association Polleniz 44.
"La tendance est à la hausse, c'est près du double par rapport à l’année dernière", confirme Jérémy Gourdien, responsable de Polleniz 44. "Il a fait beau très tôt, les insectes aiment ces conditions".
Dans tous les départements des Pays de la Loire, le constat est identique, même si les données chiffrées ne sont pas toujours disponibles.
En Loire-Atlantique, les chiffres ne concernent que les communes ayant signé une convention avec l’association Polleniz, soit 110 sur 207. Pour lutter contre ce nuisible, prédateur des abeilles et d’autres insectes, les collectivités prennent en charge, en totalité ou partiellement, le coût de destruction des nids chez les particuliers. Selon la saison, la taille et la hauteur du nid, la prestation s’élève entre 110 et 120 euros.
Initié depuis plusieurs années, ce plan d’action permet aussi de surveiller l’évolution des populations de frelons asiatiques dans le département.
"On s’aperçoit qu‘il s’acclimate, avec un cycle de deux ans, comme d’autres espèces d’insectes", constate Jérémy Gourdien. "Ce n’est pas rassurant, il commence à s’adapter à notre climat et il est là pour très longtemps !".
Les femelles fondatrices survivent l'hiver
En Maine et Loire, la situation est tout aussi inquiétante avec 630 nids détruits depuis le début de l’année, contre 600 en 2021. Sur la commune nouvelle de Segré-en-Anjou Bleu et ses alentours, au nord d’Angers, 110 nids ont déjà été détruits. Une convention signée entre la commune et Polleniz 49 permet de financer les interventions. Ce 19 octobre, l’association sanitaire apicole départementale procède à la destruction d'un nid perché à plus de 20 mètres du sol.
Les interventions vont se poursuivre jusqu'à la fin de l'année. Car si la plupart des individus présents dans un nid de frelons asiatiques meurent à l'arrivée de l'hiver, les femelles fondatrices survivent. "Elles se mettent en hivernage dans des endroits abrités et émergent au début du printemps, vers mi-février, afin de fonder de nouvelles colonies", explique l'UNAF, le syndicat des apiculteurs.
Très impactés par ce prédateur, la profession est favorable au piégeage pour capturer ces fondatrices et à la destruction des nids dès le printemps afin de limiter leur multiplication.
Si certaines collectivités s'engagent dans une politique active de destruction des nids de frelons asiatiques, notamment en finançant l'intervention technique, la réglementation reste peu contraignante et n'impose pas aux particuliers de s'en débarrasser.