Un ancien membre du groupe terroriste GIA est assigné à résidence dans la commune de Beaupréau depuis maintenant six mois. Le maire écrit au ministère de l'intérieur et demande à "passer le relai".
Les élus de Beaupréau dans le Maine-et-Loire ne souhaitent plus la poursuite dans leur commune de l'assignation à résidence d'un ancien membre du Groupe islamique armé (GIA), cloîtré depuis six mois dans un hôtel de la ville.
Le maire, Gérard Chevalier, écrit le 23 mai en ce sens au ministère de l'Intérieur. "Depuis les événements de Charlie Hebdo, sa présence suscite de l'émoi voire de l'indignation et nous estimons qu'après six mois, il est temps de passer le relais", a-t'il confié à l'AFP.Depuis les événements de Charlie Hebdo, sa présence suscite de l'émoi voire de l'indignation"
Ex-terroriste du GIA
L'homme s'appelle Merouane Benahmed. Il a fait partie du Groupe islamiste armé (GIA) dont le but apparent est de renverser le gouvernement algérien pur le remplacer par un gouvernement islamiste.L'homme est l'objet de plusieurs condamnations. Il fut condamné à mort par contumace dans son pays, l'Algérie, qu'il a fui en 1999. Il a également écopé de dix ans de prison en France dans le cadre de l'affaire dite des filières tchéchènes, soupçonnées de projeter des attentats à Paris.
Libéré en 2011, il vit depuis quatre ans sous le régime de l'assignation à résidence, la Cour européenne des droits de l'homme ayant refusé son extradition. Il est arrivé en toute discrétion dans la petite ville de Beaupréau, en novembre dernier.Les gens en parlent et ne comprennent pas la situation"
Selon le maire de Beaupréau, l'acceptation par la population de la présence de Merouane Benahmed a atteint ses limites à la suite des attentats de janvier. "C'est quelqu'un qui est visible, qui pointe quatre fois par jour à pied à la gendarmerie et bénéficie des services locaux. Les gens en parlent et ne comprennent pas la situation", poursuit Gérard Chevalier.
Une demande qui n'est pas nouvelle
En janvier dernier, la municipalité avait écrit un premier courrier au ministère de l'Intérieur pour faire part de ses inquiétudes, sans retour de sa part. Le 13 avril, elle lui a réécrit en demandant officiellement "à passer le relais".Les terroristes non expulsables en France
En France, en 2015, neuf terroristes sont assignés à résidence. Ils sont non-expulsables soit parce-que des procédures sont encore en cours, soit parce-qu'un retour chez eux est jugé trop dangereux.Ils sont généralement logés en campagne, dans de petite commune, afin de les éloigner de leur ancien réseau.
Quelles sont les règles?
Ces individus sont étroitement surveillés. Ils doivent pointer cinq fois par jours au commissariat.
Cependant ils sont libres de recevoir qui ils veulent à leur domicile, ont le téléphone et internet. Ils sont également logés et nourris au frais de l'État, comme tous prisonniers.