"Les prélèvements ne sont pas bons", à Saumur, le plan d'eau sur la Loire toujours interdit à la baignade

C'est un spot bien connu des Saumurois, l'île Millocheau. Le plan d'eau et la base de loisirs ouvrent d'ordinaire fin juin. Les résultats des prélèvements réalisés régulièrement par l'Agence Régionale de Santé, ne sont pour l'instant pas satisfaisants. La baignade y est donc interdite.

Situé à deux pas du centre-ville, le plan d'eau de Millocheau est un spot bien connu et très prisé par les Saumurois, lorsque le mercure grimpe. En période estivale, l'eau y est fraîche, mais pas toujours de bonne qualité. 

La baignade est surveillée par des maîtres nageurs de fin juin à fin août. Le reste de l'année, le bassin est vidé. 

Tout au long de la saison le site est régulièrement soumis à des prélèvements d'eau de la part de l'Agence Régionale de Santé (ARS). Et cette année, avec le trop-plein et en raison des pluies hivernales et printanières, les résultats ne sont pas satisfaisants. 

 6 crues depuis le début de l'année

Depuis le début de l'année, 6 crues ont été enregistrées. Résultat ? Une bactérie Pseudomonas aeruginosa empêche l'ARS de donner son feu vert à la réouverture du site. L'eau pourtant est régulièrement réoxygénée et filtrée sur site.

"Nous avons un double objectif. Ne pas inciter les personnes à aller se baigner dans la Loire, c'est un fleuve dangereux à la fois sur son flux et sur le risque d'ensablement; et proposer aux Saumurois un site sécurisé", précise Jacky Goulet, le maire de Saumur.

"Le bassin n'est pas ouvert parce que la Loire l'a noyé. Il était prêt. Tout était bon et puis fin juin l'eau est montée. Et dans une telle situation, il faut tout recommencer", précise l'élu.

Le plan d'eau et la base de loisirs ont été entièrement refaits en 2017. La ville y investit 100 000 euros par an, pour le fonctionnement et l'entretien, notamment le réensablement, 600 tonnes chaque saison.

Des analyses ont été réalisées jeudi 18 juillet. Les résultats transmis par l'ARS à la municipalité affichent un taux de bactéries encore au-dessus des normes. Dans l'attente de nouveaux prélèvements ce lundi 22 juillet, le drapeau est rouge et la baignade toujours interdite malgré le retour du soleil.

En cette période de vacances, Voies Navigables de France lance une campagne de sensibilisation pour alerter sur les risques liés à la baignade en dehors des espaces aménagés. VNF rappelle que "le réseau navigable et le domaine public associé contribuent tant au dynamisme économique qu’aux loisirs et à la qualité de vie des habitants. Dans cet esprit de réappropriation du fleuve par les citoyens, plusieurs collectivités travaillent à l’installation de zone de baignade en cœur de ville."

Sauts depuis les ponts, le risque maximum d'une chute mortelle

"En dehors de ces sites encadrés, les risques sont réels et nombreux.  La dangerosité de certains comportements conduit chaque année à des drames ; noyade dans des zones interdites, à l’approche d’écluses, de barrages ou de bateaux, ou du fait des sauts depuis les ponts", constate l'organisme. Les jeunes sont les plus concernés par ces accidents.

"Dans l’eau trouble des canaux et des rivières, à l’endroit où sont construits les ponts, se cachent des ouvrages qui, en cas de saut, peuvent se révéler mortels : blocs de béton, pieux métalliques, amoncellement de roches. De plus, les canaux et rivières sont peu profonds ce qui accentue le risque d’accidents", prévient Voie Navigables de France.

Des courants très violents

Les risques de noyade sont donc bien réels, notamment "en raison de la présence de courants parfois très violents et insoupçonnés, à des remontées sur berge parfois difficiles, ou encore à une mauvaise visibilité sous l'eau (limitée à quelques centimètres), qui rendent le sauvetage d'un baigneur en immersion très difficile, voire impossible", ajoute VNF.
Enfin, avec le contexte météorologique, le risque d’hydrocution est élevé à cause des variations importantes de température entre l’air et l’eau.

Selon l’enquête Noyades réalisée par Santé publique France en 2021, plus de 20 % des 1000 noyades accidentelles ont lieu chaque année dans des cours d’eau ou sur des plans d’eau et celles-ci représentent 41 % des noyades mortelles.

Il est vivement recommandé au public de se rapprocher au préalable des services municipaux et des offices de tourisme pour connaître les lieux aménagés et autorisés à la baignade.

Pour que chacun puisse profiter sereinement des berges et du domaine fluvial, VNF propose des lieux de baignade autorisés et d’activités nautiques sur son site.

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