Des panneaux retournés à l’entrée des villes en Mayenne. De quoi donner le tournis aux automobilistes, un bon moyen surtout d'attirer l'attention. L'opération est menée partout en France par les Jeunes Agriculteurs qui dénoncent le poids des charges et des réglementations.
Des panneaux retournés à l’entrée des villes, en Mayenne, et un peu partout en France. De quoi surprendre les automobilistes et attirer l'attention.
Derrière ce phénomène, se cache un message porté par les agriculteurs pour dénoncer une réglementation de plus en plus prenante qui leur donne à eux aussi le tournis.
Un matin, il faut faire ça, le lendemain, c'est l'inverse. On y perd la tête
Maxime CoulonAgriculteur
"Toujours plus d'administratif, plus de règles, ça devient lourd quand on installe et que l'on rêve de vivre de notre passion, déplore Maxime Coulon, agriculteur, "on ne s'attend pas à de telles charges. Un matin, il faut faire ça, le lendemain, c'est l'inverse. On y perd la tête".
Installé depuis deux ans dans une exploitation laitière au nord de Laval, Maxime Coulon consacre une bonne partie de son temps à remplir des papiers. À faire et à défaire. Comme beaucoup d'agriculteurs, il dénonce aujourd'hui l'incohérence des objectifs fixés par l'État, notamment sur la transition écologique.
"Il n'y a pas de capitaine dans le navire"
"Nous avons une agriculture très propre en France, encore plus propre que ce qui nous est demandé. Par manque de compétitivité, de grosses entreprises vont se fournir ailleurs. On perd la logique de souveraineté alimentaire que le gouvernement souhaite tant pour la France", déplore Maxime Coulon.
Une asphyxie réglementaire qui finit par prendre le pas sur leur métier, celui de produire pour nourrir. Une politique agricole en perte de sens où les chefs d'exploitations naviguent à vue.
"Des transitions, l'agriculture en a déjà connu, mais avec une ligne directrice, pas à marche forcée, explique François Blot, président des Jeunes Agriculteurs de Mayenne, aujourd'hui, on se demande s'il y a un capitaine dans le navire. On ne sait pas où va, on n'a aucune direction, aucune orientation. Les discours et les faits ne sont pas cohérents".
Aujourd'hui, on se demande s'il y a un capitaine dans le navire.
François BlotPrésident des Jeunes Agriculteurs de Mayenne
En Mayenne, ce sont une quarantaine de panneaux qui ont été retournés, la plupart ont déjà été remis sur pied.