L'annonce d'un possible transfert du centre 15 de Laval, la nuit, vers celui d'Angers, a été mal accueillie en ce mois de septembre, provoquant même la démission de plusieurs médecins urgentistes. Le CHU d'Angers a tenu à apporter quelques précisions.
Mais quelle est donc l'annonce qui a provoqué la démission de médecins urgentistes de l'hôpital de Laval ?
Début septembre, on apprend que, pour pouvoir continuer d'assurer les urgences au sein de l'hôpital de Laval, le centre 15 de ce département (où les appels aboutissent et sont traités par des assistants et des médecins urgentistes) pourra être, ponctuellement, fermé la nuit et transféré vers celui d'Angers. Ceci afin d'affecter les médecins régulateurs au service des urgences de l'hôpital de Laval, en sous-effectif chronique.
L'ARS explique alors que "le service des urgences du CH de Laval ne ferme pas", mais qu'il est "régulé".
Démission de sept urgentistes
Opposés à cette gestion de crise, sept médecins urgentistes ont donné leur démission.
Ce vendredi 20 septembre, la direction de l'hôpital d'Angers nous a transmis un communiqué dans lequel, elle souhaite apporter quelques précisions.
Elle confirme bien qu'il est étudié "le transfert du médecin urgentiste régulateur du centre 15 de la Mayenne aux Urgences du CH de Laval pour soutenir l’équipe hospitalière en place".
Mais la direction de l'hôpital d'Angers précise que les assistants de régulation (qui ne sont pas des médecins), eux, restent en poste.
"Il n’y aurait pas de changement en ce qui concerne la régulation de l’aide médicale d’urgence en journée ni la régulation des soins non programmés de ville" poursuit le communiqué.
"Les Mayennais courent un grave danger"
"Avec cette restructuration, déclarait le 11 septembre un des médecins urgentistes démissionnaires, les Mayennais courent à mon sens un grave danger et je ne voulais pas y participer. Quand on est à 100 km de là où ça se passe, qu'on ne connaît pas bien la géographie, il peut y avoir des bugs".
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Face à cette contestation, le CHU d'Angers tient à justifier cette réorganisation :
"Le déport de la régulation médicale permettrait aux forces vives médicales d’être au plus près de la population mayennaise", explique le CHU qui précise que "aucune décision n’est aujourd’hui actée. À ce jour, aucun appel provenant de la Mayenne n’est régulé au centre 15 du CHU d’Angers."
Un transfert réversible
La décision de mettre en œuvre cette "nouvelle coopération territoriale" comme on la nomme très subtilement, revient à l'Agence Régionale de Santé. On préfère aussi parler de "transferts temporaire et réversible."
Pas sûr que cela suffise à rassurer les Mayennais, car il faudrait, pour revenir en arrière, que suffisamment de médecins urgentistes soient recrutés à l'hôpital de Laval, dans un département en proie depuis plusieurs années à la désertification médicale.
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