Les chrysanthèmes sont un incontournable de la Toussaint. Ce vendredi 1er novembre, des millions de Français iront fleurir les tombes de leurs défunts. Si le chrysanthème a toujours la cote, il doit désormais composer avec d'autres fleurs.
C'est le symbole de la Toussaint. Chaque année en France, il se vend environ 22 millions de chrysanthèmes pour fleurir les tombes le 1er novembre. Mais au fil du temps, l’attrait pour cette plante ne cesse de baisser et les ventes reculent.
Conséquence d'une tradition délaissée par les jeunes générations et d'une évolution des rites funéraires, avec près de 40 % des Français qui font aujourd'hui le choix de la crémation.
Davantage de compositions florales
Une tendance que constate Patrick Gandon, fleuriste installé depuis 35 ans à Mayenne et dont les ventes de chrysanthèmes traditionnels, à grosses fleurs, baissent chaque année de 5 %. "Avec la hausse du taux de crémation, les gens préfèrent acheter des compositions moins volumineuses que le pot de chrysanthème, qui peuvent tenir sur une cavurne (monument de sépulture pour les urnes, NDLR)".
Des compositions variées avec de la bruyère, du cyclamen ou encore un rosier, vendues deux fois plus cher et qui tiennent tout l'hiver, contrairement au seul chrysanthème, dont les fleurs disparaissent avec l'arrivée des premières gelées.
"Le marché le plus difficile aujourd'hui, c'est celui de la plante traditionnelle, le chrysanthème avec trois ou quatre branches et une fleur en forme de boule, de couleur uniforme, reconnaît Patrick Gandon, qui cultive lui-même ses chrysanthèmes. L'an dernier, j'ai produit environ 1 500 plantes, contre 1 800 l'année précédente. Et ça continuera de baisser".
Parmi ses fidèles clients de la Toussaint qui achétent encore des chrysanthèmes pompons, "80 % sont des anciens, qui restent attachés à cette tradition qu'ils ont toujouts connus".
C'est surtout l'utilisation et la présentation du chrysanthème qui change
Damien ChevrollierDirecteur général Selecta France
La capitale du chrysanthème en Anjou
Dans la petite commune de Nuaillé, près de Cholet, l'entreprise Selecta France produit des boutures de cette fleur revendues à travers le monde et fournit quelque 2 000 horticulteurs dans l'hexagone. Pour son directeur général, le marché du chrysanthème est loin d'être en berne.
Son rayonnement dépasse largement les frontières des cimetières et il existe aujourd'hui des centaines de variétés de chrysanthèmes. "Le client va utiliser la génétique avec des plantes plus petites et plus variées en couleurs, détaille Damien Chevrollier, ce qui lui permet de se différencier et de se maintenir sur ce marché".
C'est une plante à prix abordable, facile à cultiver et qui n'est pas coûteuse en énergie
Damien ChevrollierSelecta France
Mais le chrysanthème reste malgré tout la plante la plus vendue à la Toussaint et représente 63 % des quantités achetées sur cette période. "C'est la plante la moins chère en cette période de l'année, c'est vraiment un prix d'appel", assure Patrick Gandon.
Avec une moyenne de 9,10 euros la grosse fleur, et environ 4 euros pour la petite, le chrysanthème reste une plante abordable. C'est la deuxième espèce la plus achetée en France après la rose et l'une des plus vendues dans le monde.
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