Meurtre et démembrement de Laetitia Perrais : le procès de Tony Meilhon dans sa dernière ligne droite

Le procès en appel de Tony Meilhon pour le meurtre et le démembrement en janvier 2011 de la jeune Lætitia Perrais, 18 ans, des faits pour lesquels il a été condamné il y a deux ans à la perpétuité, rentre lundi à Rennes dans sa dernière ligne droite.

Si le président de la cour suit le calendrier qu'il s'est initialement fixé, la décision n'est pas attendue avant mardi, à l'issue des plaidoiries de la défense, tandis que celles des parties civiles ainsi que les réquisitions sont prévues lundi.
Mais, sous réserve que Tony Meilhon et son avocat en titre, tous deux absents vendredi, se présentent lundi matin, en cas d'accélération des débats, l'issue du procès pourrait aussi intervenir dès lundi soir.

Lors de son procès en première instance, mi-2013, Tony Meilhon avait été condamné par la cour d'assises de Loire-Atlantique à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, mais aussi à une éventuelle rétention de sûreté s'il était encore jugé dangereux à l'issue de sa peine.
C'est cette dernière mesure qui a conduit Tony Meilhon à faire appel, puisqu'il avait lui-même réclamé la perpétuité.

Il a raconté une nouvelle fois en détail sa version de la soirée du 18 janvier 2011 passée avec la jeune Lætitia, alors en apprentissage dans un restaurant de la Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique), et rencontrée le jour même.
Après une relation sexuelle orale, consentie selon l'accusé, elle refuse d'aller plus loin. Il s'énerve mais la raccompagne à son scooter pour qu'elle puisse regagner son domicile, dans une famille d'accueil chez qui elle a été placée cinq ans auparavant avec sa soeur jumelle, Jessica.


Menaces en audience

Tony Meilhon heurte avec sa voiture le deux-roues quelques instants plus tard.
Accidentellement, soutient l'accusé, qui continue d'affirmer qu'il la croit morte lorsqu'il la met dans son coffre.
Selon sa version, il se rend alors dans un bois, l'étrangle et larde son corps de plusieurs dizaines de coups de couteau pour, selon lui, maquiller l'homicide involontaire en crime crapuleux.

Tony Meilhon conteste en revanche avoir découpé le corps de Lætitia Perrais, retrouvé immergé dans deux étangs. Il invoque un complice, qu'il a nommément accusé le 16 octobre dernier, alors qu'il l'appelait jusque-là "Monsieur X". Mais, appelé à témoigner quelques jours plus tard, cet homme, que les enquêteurs avaient, dès le départ, soupçonné puis disculpé, a fermement nié toute implication dans l'affaire, révélant qu'il vivait, depuis, "un véritable cauchemar".

Rendu furieux par ce témoignage, Tony Meilhon a assuré au témoin qu'il ne serait "pas le seul à payer" dans cette affaire.
Des menaces en audience qui ne devraient pas attirer la sympathie des jurés sur cet homme, âgé aujourd'hui de 36 ans et qui avant les faits, a passé onze années en prison pour des violences avec arme ou le viol d'un co-détenu. Sans compter le portrait inquiétant dressé par les experts: "personnalité structurée sur le mode psychopathique" et "dangerosité sociale indéniable".

Tony Meilhon a néanmoins exprimé des regrets. "Je demande pardon, tous les jours je demande pardon", a-t-il déclaré. "Je sais que je suis un assassin, j'ai du sang sur les mains, et les horreurs ne s'effaceront pas".

Un mystère demeure : pourquoi Lætitia Perrais, décrite par de nombreux proches comme joyeuse, pleine de vie, mais aussi discrète, voire timide, a-t-elle suivi cet inconnu sorti de prison, grand et costaud, plus âgé et grand consommateur de toxiques ?

"Séduite, je ne pense pas", a déclaré sa jumelle Jessica qui a trouvé la force, pour la première fois, de s'exprimer devant le meurtrier de sa soeur. "Influencée par Tony Meilhon. Il lui a peut-être dit des choses", a-t-elle ajouté, confiant que sa soeur, tout comme elle, était "influençable".
"Ça fait quatre ans que ça dure, j'aimerais qu'on en finisse une bonne fois pour toutes", a-t-elle ajouté.

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