François Fillon, candidat à la primaire de la droite pour 2017, a multiplié les piques contre Nicolas Sarkozy, également candidat, sans citer son nom, à propos de la laïcité ou du combat à mener contre "la firme FN", samedi lors de l'université d'été du parti Les Républicains, à La Baule.
L'ex-Premier ministre était le premier à s'exprimer, en milieu de journée. Devaient suivre dans l'après-midi Alain Juppé, Bruno Le Maire et d'autres candidats n'ayant toujours pas réussi à rassembler leurs parrainages pour prendre part au scrutin des 20 et 27 novembre (Nadine Morano, Jacques Myard, Frédéric Lefebvre, Hervé Mariton).
Alain Juppé et Bruno Le Maire sont arrivés sur le site de l'université seulement après le discours de l'ex-Premier ministre.
Nathalie Kosciusko-Morizet prendra la parole dimanche en fin de matinée et Nicolas Sarkozy clôturera ensuite cette université à 13h00.
"Nous avons la responsabilité de battre la firme Le Pen et son programme de déroute économique. Et il faut la battre, non pas en copiant l'extrême droite mais en étant simplement et fermement la droite française qui sait ce qu'elle est et ce qu'elle veut", a lancé François Fillon, reprenant une accusation régulièrement formulée contre Nicolas Sarkozy par la gauche ou certains de ses adversaires du centre et de droite.
"Restaurer le crédit"
"Bien des électeurs du Front National sont disposés à nous rejoindre dès lors que nous sommes solides sur nos valeurs et intègres dans notre démarche. Ces électeurs détectent très bien ceux qui veulent les instrumentaliser. En revanche, ils respectent, comme d'ailleurs les électeurs déçus par la gauche, ceux qui ont un cap et une conduite digne", a-t-il insisté.L'ex-Premier ministre a également affirmé qu'il fallait "restaurer le crédit" des institutions, car "ce crédit n'a pas été seulement atteint ces dernières années par des affaires judiciaires", a-t-il ajouté, en allusion aux affaires dans lesquelles est cité le nom de Nicolas Sarkozy, mis en examen dans deux d'entre elles.
Il a également critiqué en creux Nicolas Sarkozy à propos de "la lutte contre le communautarisme", une expression qu'il refuse à reprendre à son compte par ce qu'elle revient à "ne pas nommer le problème que nous avons avec l'islam radical".
"Cessons de faire croire qu'il faut durcir les règles de la laïcité au prix d'atteintes inacceptables à la liberté religieuse", a-t-il affirmé, quand Nicolas Sarkozy s'est lui clairement prononcé contre le port du voile à l'université, dans la fonction publique, ou contre les menus de substitution à l'école.
La seule fois où il a prononcé le nom de l'ancien président a été pour faire remarquer que "moi, lorsque j'étais Premier ministre de Nicolas Sarkozy, il m'est arrivé d'avoir des doutes ou des désaccords avec" lui. "Mais jamais, je ne les ai exposés sur la place publique (...) jamais je n'ai été déloyal", même si "parfois, j'ai serré les dents".