Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le chef cuisinier Camille Constantin, à la tête du restaurant le Moulin des quatre saisons à la Flèche, réclame au Président de la République et au premier Ministre "le droit de travailler".
"Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, laissez-nous faire notre métier, notre passion. C’est une affaire de toute une vie. Vous ne pouvez pas nous laisser crever comme cela".Dans cette vidéo postée sur Facebook, et déjà partagée plus de 4 000 fois en 48 heures, Camille Constantin, chef et propriétaire du restaurant gastronomique le Moulin des quatres saisons à La Flèche, exprime tout son désarroi et sa colère."Je ne maitrise rien, je me sens totalement abandonné", confie le chef, persuadé que les restaurants vont rester fermer encore de longues semaines, voire plusieurs mois.
Si, durant le premier confinement, le restaurant a réussi à maintenir une part de l’activité grâce à son offre à emporter, cette fois, les résultats ne sont pas à la hauteur. "On s’est battu comme des forcenés, on s’est réinventé. Pendant le premier confinement, on faisait 150 couverts par jour. Aujourd’hui, les clients ne suivent pas. Je fais actuellement 30 couverts par jour. Si je n’arrive pas à faire 80 couverts par jour, je ferme."
Pour ce passionné, à la tête de son restaurant depuis 25 ans, c’est un crève-cœur d’envisager la fermeture et la mise au chômage partiel des 15 employés et apprentis.
"On va crever la bouche ouverte"
"Nous ne sommes pas à l’origine de cette crise sanitaire et arrêtez de croire que nous sommes le "foyer" de cette pandémie !", s'insurge-t-il sur son profil Facebook. Pour permettre la réouverture des restaurants, il propose que les hauts-fonctionnaires, préfets, sous-préfets et les maires "décident quels sont les bons élèves de la restauration qui peuvent ouvrir. Les mauvais élèves devront fermer. L’idée c’est de donner la chance aux restaurateurs, aux passionnés".Camille Constantin craint la multiplication des faillites dans la profession. "10 000 euros ça ne va pas sauver nos établissements. On va crever la bouche ouverte."
"L’Etat décide de fermer nos établissements, c’est leur propre décision. C’est à eux de prendre en compte les pertes de nos établissements", déclare-t-il, exaspéré.
L'inquiétude est d'autant plus forte que la valeur de ces entreprises est étroitement liée au chiffre d'affaires réalisé annuellement, qui sert de base lors de la vente. "Vendre notre entreprise, c’est la cagnotte de notre retraite. C’est le fruit d’un travail, d’une labeur de toute une vie", exprime ainsi Camille Constantin.