Le Mans : ni bus ni tramways, mouvement de grève des personnels de la SETRAM

Ce n'est pas la première action des personnels de la SETRAM au Mans, il y en a eu plusieurs depuis le mois d'avril. En ligne de mire, la prime Covid 2021 mais aussi un ras le bol des personnels qui se plaignent d'un management qui se dégrade.

Il se sont levés de bonne heure ce samedi matin, mais pas pour prendre le volant d'un bus ou les commandes d'un tramway. Ils s'étaient donnés rendez-vous au dépôt pour le bloquer, dès 5h.

Conditions de travail, rémunération, insécurité, les motifs sont multiples de ce mouvement de grève qui fait suite à d'autres actions. En avril dernier, déjà, les mêmes syndicats dénonçaient ces dysfonctionnements au sein de la société mancelle de transport en commun. Rebelotte en mai et puis en juin.

"C'est une façon pour nous de tirer la sonnette d'alarme au niveau de notre direction et de Le Mans Métropole, explique Sophie Galea, élue CFDT au comité social économique de la Setram. Monsieur Le Foll (Président de Le Mans Métropole) ne nous a toujours pas reçus, ne veut toujours pas nous recevoir et nous renvoie vers notre direction sauf que notre direction est hermétique à tout ce qu'on peut dire."

"Vous ne pouvez pas en moins de 12 minutes vous reposer"

Les grévistes demandent que les salaires suivent l'inflation et une "prime Macron" de 300 euros qui serait une reconnaissance salariale pour leur travail lors des trois confinements. Ils évoquent aussi les incivilités qui augmentent, les agressions verbales ou physiques.

"Il y a des personnes qui chez nous sont en souffrance, dénonce son collègue de la CFDT Sabri Ayaden. Les conducteurs de tram aujourd'hui sont capables de conduire 3 heures et demi d'affilée avec 12 minutes de pause et renchainer. Quand ils ont leurs 12 minutes de pause ! Quand vous roulez avec une telle concentration, une telle affluence, vous ne pouvez pas en moins de 12 minutes avoir la possibilité de vous reposer et de renchainer après pour 3 heures 30. On demande que ce soit 20 minutes de pause."

Ces grévistes disent avoir bien conscience de la gène qu'ils provoquent pour les usagers.

"Mais c'est notre seul ressort, répond Sophie Galea, je l'entends que les usagers ne sont pas contents mais ce n'est pas contre eux, c'est vraiment contre notre direction, contre Le Mans Métropole. Ce qui se passe aujourd'hui n'est plus possible. Il y a une pression managariale qui s'est accrue sur les dix dernières années. Il y a de plus en plus de conseils de discipline, de plus en plus de sanctions."

"On a senti qu'on avait été pris pour des cons"

Une action début juin avait permis d'obtenir une réouverture des négociations mais finalement sans avancée dans les propositions de la direction. Les syndicats qui avaient cessé le blocage des tramways dans l'espoir d'être entendus avaient été finalement déçus.

"Quand on est arrivé en négociation, on nous a dit que la proposition était exactement la même qu'auparavant, se désole Sabri Ayaden, on a senti qu'on avait été pris pour des cons. Du coup, on se retrouve dans une situation plus radicale."

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S'ils ne sont pas entendus, les grévistes annoncent qu'une nouvelle action est envisagée pour samedi prochain.

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