La direction de l'entreprise japonaise, spécialisée dans les transmissions automobiles, a dévoilé les grandes lignes de son plan de restructuration globale de l'entreprise aux représentants du personnel. Un plan social prévoit la délocalisation d'une ligne de production vers la Roumanie et la suppression de 127 postes sur deux ans.
C'est en partant du constat de la baisse de 20% de la production de véhicules produits en Europe entre 2019 et 2023, que la direction de NTN Transmissions justifie son projet de restructuration de ses activités européennes.
Les prévisions tablent sur une production proche de 18 millions d'unités par an. Un contexte économique tendu qui a fait chuter les prix du marché chez les équipementiers comme NTN.
Cette situation accentue le besoin de compétitivité de nos usines et génère des pertes financières. [...] Les sites d'Allonnes et de Crézancy (dans l'Aisne) se retrouvent en surcapacité de production d'au moins 25%, sans perspective de croissance.
NTN Transmissions EuropeCommuniqué de presse
Dans un communiqué, la direction de l'entreprise japonaise, qui possède trois sites en Europe, dont l'implantation sarthoise, présente son plan.
" Sur le site d'Allonnes dans la Sarthe, un programme de modernisation permettrait de conforter sa position d'usine-mère en tant que centre d'expertise technique en Europe et, à terme, de la hisser au meilleur niveau en excelllence opérationnelle, pour des produits à forte valeur ajoutée."
En clair, certains produits fabriqués en Sarthe seraient dorénavant délocalisés sur le site de fabrication roumain de NTN à Sibiu. Conséquence sociale directe, une réduction d'effectifs de 127 personnes à Allonnes (sur environ 580 salariés au total) avec la mise en place d'un PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi).
Suite à l'annonce de ce plan social, la CGT a annoncé organiser la riposte avec les salariés et prône pour une relocalisation des activités parties en Roumanie pour redynamiser le site d'Allonnes.
Là où la direction conditionne un nouvel investissement de 20 millions d'euros sur site au départ des 127 salariés, le syndicat demande "des investissements de près de 100 millions d'euros de modernisation de l'outil industriel pour enfin dégager des bénéfices".
Nous avons tous en tête la récente fermeture de Valéo à La Suze. C’est un drame humain qui marque un territoire.
Déclaration de la municipalité d'Allonnes
Les réactions politiques n'ont pas tardé sur le territoire impacté par cette annonce.
La municipalité d'Allonnes, dirigée par le communiste Gilles Leproust, parle d'un sentiment de colère. "Sans nier les difficultés du secteur automobile, nous constatons que les grands constructeurs tels que Renault et Stellantis préfèrent « casser les prix » et acheter leurs pièces à l’étranger. C’est le cas pour les transmissions produites sur le site d’Allonnes… Et curieusement, les profits de ces deux grands groupes n’ont jamais été aussi importants et les actionnaires se "gavent"
La députée de La France insoumise (LFI), Élise Leboucher, évoque "un grand plan de relocalisation industrielle". Dans un communiqué, elle précise que " a filière automobile a besoin d'être protégée par des mesures protectionnistes : augmentons les barrière douanières afin de résister à la concurrence étrangère"
La direction de NTN Transmissions Europe, via son directeur général adjoint Sébastien Nicolaux, a prévu de présenter tous les détails de son projet de restructuration et ses conséquences pour le site d'Allonnes le lundi 3 février prochain.
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