Une trentaine d'agriculteurs ont posé des autocollants sur l'ensemble des produits laitiers du groupe Lactalis, dans deux supermarchés du Mans, pour dénoncer le faible niveau des prix appliqués selon eux aux éleveurs.
A l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de la Sarthe et des Jeunes agriculteurs (JA), les manifestants se sont rendus dans un centre Leclerc pour "étiqueter" le lait et l'ensemble des produits transformés du numéro un mondial du secteur.
Ils ont reproduit peu après l'opération dans un magasin Auchan, demandant aux consommateurs d'acheter des produits "plus rémunérateurs pour les producteurs".
"Ce produit laitier ruine les éleveurs", "ce produit laitier crée du chômage", pouvait-on lire sur les autocollants.
Les protestataires prévoyaient ensuite d'ériger sur la rocade nord du Mans un camembert de marque Président (Lactalis, NDLR) de deux mètres de haut.
"Avec un prix du lait payé au producteur en dessous des 260 euros pour 1.000 litres cet été, l'entreprise Lactalis est celle qui paye le moins ses producteurs en France", ont dénoncé les syndicats agricoles dans un communiqué.
"En moyenne, il manque plus de 100 euros par 1.000 litres de lait pour couvrir les coûts de production des éleveurs", soulignent-ils.
"La situation dans les exploitations n'est plus tenable", a expliqué à l'AFP Pascal Clément, président de la section laitière de la FDSEA. "L'année 2016 s'annonce nettement plus compliquée que 2015 et Lactalis entraîne l'ensemble des transformateurs dans son sillage", souligne-t-il.
De son côté, Lactalis a rappelé vendredi qu'elle avait "fait le choix d'améliorer la recette laitière des producteurs de 48 euros/1.000 litres au mois d'août par rapport aux modalités d'application du contrat signé avec l'entreprise". Elle n'a toutefois pas voulu préciser quel prix elle paye aux éleveurs.
"Le groupe est ciblé de manière permanente et exclusive", a regretté son porte-parole Michel Nalet, rappelant que Lactalis emploie plus de 15.000 personnes en France et qu'il y a "une crise de surproduction laitière".
"Dénigrer, "sticker" les produits à marque du groupe Lactalis, c'est scier la branche sur laquelle les producteurs (...) sont assis", a-t-il estimé.