Le centre hospitalier était sous tension, avec la crise sanitaire, les personnels sont en voie d'épuisement. C'est "l'alerte rouge" lancée par le syndicat Force-Ouvrière-Santé du Mans. FO réclame une revalorisation des salaires, et surtout des effectifs supplémentaires.
Au centre hospitalier du Mans, les syndicats disent et redisent la même chose depuis de nombreux mois, l'emploi n'est pas à la hauteur de l'activité de l'établissement. Les personnels travaillent en tension. Et la crise sanitaire n'a fait qu'ajouter une couche de fatigue supplémentaire.
Ce lundi 12 avril, Force-Ouvrière appelait à un rassemblement devant l'établissement en début d'après-midi. Pour Marc Gandon, le secrétaire départemental du syndicat Force-Ouvrière Santé de la Sarthe : "On réclame aujourd'hui, ce que nous réclamons depuis bientôt une décennie, c'est d'avoir le nombre de personnels en adéquation avec l'activité, pour permettre au personnel de bien faire son travail. À partir du moment où l'activité ne décroit pas et qu'il manque déjà du personnel, bien évidemment, il faut adapter les plannings, il faut aller vers l'embauche via l'intérim, développer des heures supplémentaires sur les repos des agents, et c'est de l'usure supplémentaire pour les agents qui sont là !"
Pour FO, il y a bien pénurie de personnel, une unité de soins covid a été ouverte en faisant appel à des personnels CDD, les rappels à domicile hors réglementation sont monnaie courante, et pour les congés d'été, on "invite" les personnels à prendre deux semaines de congé au lieu des trois semaines réglementaires.
Alerte rouge
La réunion d'information de FO Santé a réuni une quarantaine de personnes, la plupart des personnels sont "grévistes" mais assignés au travail. Toutes et tous tiennent à peu près le même propos, "il faut que les pouvoirs publics entendent l'alerte rouge, l'hôpital est au bout du rouleau".
"Avec la crise sanitaire, il a fallu réorganiser le travail" indique Maria, une aide-soignante, "mais en fait on a tout désorganisé, c'est épuisant, je voudrais pouvoir souffler, et si je viens encore au travail, c'est uniquement pour ne pas mettre les collègues plus encore dans la difficulté". La crise a agit comme un révéléteur d'une situation déjà tendue. "Les gens en unité covid ont besoin de parler, déjà qu'ils flippent parce qu'ils on attrapé le covid, on a pas le temps de les rassurer".
Lætitia, une infirmière, ajoute, "il faut revoir aussi les salaires, mais le plus important c'est l'emploi. En plus des absences en maladie, en ce moment, les gens partent, l'ambiance est à la démission. Il n'y a personne pour remplacer".