Le procès de neuf militants animalistes, accusés de s'être introduits dans des fermes de la région sarthoise, s'est ouvert ce vendredi 28 janvier devant le tribunal du Mans.
Ils étaient là dès 7h30 du matin, en soutien à ceux qui s'apprêtent à comparaitre devant le tribunal du Mans. Neuf militants accusés de dégradations et d'introductions illégales dans des fermes sarthoises.
Dans cette affaire, la FDSEA s'est portée partie civile. L'ambiance était tendue à l'arrivée de Christiane Lambert, présidente du syndicat agricole.
Le collectif Animal First a fait un happening devant la cité judiciaire pour apporter son soutien aux prévenus.
Les animalistes présents dénoncent "un procès éminemment politique, aux vues des circonstances dans lesquelles s’est déroulé l’enquête de près de deux ans. Ce dont on nous accuse : des dégradations légères, le sauvetage de 7 agneaux, et le tout organisé en association de malfaiteurs ".
"Le dossier qui en ressort compte près de 8 000 pages, des moyens colossaux déployés par la cellule d’enquête coordonnée nationalement et spécialement créée pour alimenter des fichiers, et nous criminaliser sur des faits beaucoup plus symboliques que préjudiciables.", ajoute le collectif.
Ce procès met en lumière le travail orchestré par la cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole, créée en octobre 2019 par Christophe Castaner, ex-ministre de l’Intérieur. Parmi les objectifs de Demeter : la lutte contre tous les actes d’agribashing.
"A la base nous on fait ça parce qu'on est révolté par l'injustice que l'on fait subir aux espèces animales et le fait de voir que pour des dégradations mineures et pour avoir sauvé des vies nous sommes traînés en justice pour associations de malfaiteurs. Tout ça? dans ce contexte de cellule de gendarmerie crée sur demande d'un lobby et d'un syndicat professionnel agricole, c'est très très inquiétant pour la justice de ce pays et pour la liberté d'expression des gens.", affirme Aubry Vincent un militant d'"Animal First".
"Nous travaillons dans le risque malgré les critiques"
"Nous souhaitons que la justice prenne des décisions et prononcent un certain nombre de sanctions pour dissuader ce genre d'actes. On ne peut pas continuer dans notre pays à avoir Intrusions et 0 travailler dans le risque. Nous sommes des gens de dialogue, des professionnels,. Nous travaillons malgré les critiques, des critiques souvent infondées et nous pouvons le prouver à tout moment!", rétorque Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.
Parmi les agriculteurs présents ce vendredi, Etienne, un éleveur de la Sarthe, particulièrement actif sur les réseaux sociaux.
"C'était dans la nuit du 31 décembre, nous étions en famille et amis à la maison pour fêter le nouvel an. Et à quelques mètres de là des individus, antispécistes sont rentrés chez moi et mon voisin, pour m'intimider et détériorer mon outil de travail. ma femme et mes fils l'ont très mal vécu.", raconte l'agriculteur.
Le procès devrait durer toute la journée. En ouverture d'audience, la présidente a interpellé les prévenus : "Ici, on ne fait pas de politique. Veuillez retourner ou enlever vos tee-shirts !"
Les réquisitions sont attendues dans l'après-midi. Le tribunal devrait rendre
son jugement dans deux mois.