"Mes dents se déchaussent, je perds mes cheveux, c'est atroce", victime des implants contraceptifs Essure Laure-Anne vit l'enfer

C'est un scandale sanitaire étouffé et peu connu, celui de l'implant contraceptif définitif Essure créé et inventé par le laboratoire allemand BAYER. Une des 200 000 victimes françaises, Laure-Anne François, 57 ans les a portés pendant 7 ans. Les effets secondaires lui pourrissent encore la vie, même si elle les a retirés.

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"Les rhinopharyngites, les rhumes, les toux, les douleurs fibromusculaires", la liste semble interminable. Ce sont pourtant bien les effets secondaires vécus quotidiennement par Laure-Anne François, l'une des 200 000 victimes en France des implants contraceptifs Essure.

En 2012, à 42 ans, elle souhaite se faire ligaturer les trompes. Son gynécologue refuse... et lui suggère des implants. Deux minuscules ressorts positionnés sur chaque trompe. Quatre mois après, sa vie bascule.

"Mes dents se déchaussent, je perds mes cheveux"

"J'ai 80 ans dans un corps de 42. Personne ne comprend, j’éprouve des douleurs musculaires, des tendinites à répétition, je ressens des douleurs aux mains, aux pieds, mes dents se déchaussent, je perds mes cheveux, c'est atroce. Je prends des abonnements aux IRM, chez le médecin qui ne comprend pas". Quand il la voit débarquer d'ailleurs, il lève les bras au ciel en lui disant "Madame François, je ne comprends pas ! ".

On fait passer cela sur le compte d'un burn out, sur la pré-ménopause. Moi je connais mon corps je suis persuadée que ce sont les implants que l'on m'a mis dans le corps qui m'empoisonnent

Anne-Laure François

Victime des implants contraceptifs Essure

Aujourd'hui, les implants sont retirés du marché français. La multinationale avance "des raisons commerciales" mais nie toute toxicité du produit.

Christina est une autre victime sarthoise. Elle fait partie des 30 000 femmes en France qui ont décidé de se faire retirer ces implants.

"C'était facile de me retrouver"

 "Lorsque ça a été dénoncé en 2017, ils n'avaient plus le droit de les poser, moi personne ne m'a prévenue. Alors que j'ai une carte, que je suis porteuse, avec un numéro. En plus, c'était facile, je n'ai jamais déménagé depuis la pause, se désole-t-elle.

Il y avait moyen de me retrouver. Certaines femmes ont été averties par les hôpitaux, elles ont reçu un courrier, moi rien ! 

Christina

Victime, implants contraceptifs Essure

Briser l'omerta, ce silence insoutenable, c'est le combat de Laure-Anne François, elle en a même fait une chanson.

Aux États-Unis, Bayer a été contraint de débourser près d’1,6 milliard de dollars en compensations aux victimes, après près de 39 000 réclamations.

Laure-Anne François a, elle aussi, porté plainte. Elle attend d'être reconnue comme victime de ce qu'elle appelle sans détours un "scandale sanitaire".

"Je ne suis que Laure-Anne Francois, habitante d'un petit village en Sarthe contre Bayer. Je suis prête à faire une grève de la faim au pied de leurs bureaux. Pourquoi nous ne sommes pas écoutées ? ", s'interroge la quinquagénaire.

Pour être entendue, elle a écrit une chanson. "Avec beaucoup d'autres, on m'a empoisonnée, je ne me tairai pas, je me battrai jusqu'à ma mort, jusqu'à la reconnaissance, jusqu'à ce que ça bouge. Ça a bien bougé pour le Médiator, alors pourquoi pas pour les implants Essure ? "

Avec Maïna Sicard-Cras, Marc Yvard, Nathalie Saliou-Tendron

Article initialement publié en janvier 2024

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