Invité du JT de 20 Heures de France 2, l'ex Premier ministre sarthois a, à l'instar de plusieurs autres politiques, dévoilé son patrimoine et s'est déclaré contre le projet de loi visant à moraliser la vie politique..
"Je suis propriétaire d'une maison dans la Sarthe que j'ai achetée il y a vingt ans. Je l'ai achetée 440.000 euros en empruntant, aujourd'hui, elle vaut à peu près 650.000 euros. J'ai moins de 100.000 euros d'épargne, j'ai deux voitures qui ont plus de dix ans. C'est mon seul patrimoine. Je ne paie pas l'impôt sur la fortune", a détaillé l'UMP François Fillon.
François Fillon a également affirmé lundi sur France 2 qu'"a priori", il n'y avait "pas besoin d'un projet de loi sur la moralisation de la vie politique, comme le propose le gouvernement.
"Je regarderai ce qu'il y a dans ce projet de loi. Mais a priori, je considère qu'il n'y a pas besoin de projet de loi", a affirmé François Fillon.
Dans le cas de Jérôme Cahuzac, "ça n'aurait rien changé du tout. Quand vous êtes malhonnête, aucune règlementation ne règle la question (...) Il a été choisi par François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Je ne dis pas qu'ils savaient (sa) culpabilité mais ils ont aujourd'hui une responsabilité et ils sont en train, d'une manière que je récuse, de la rejeter sur les autres", a-t-il dit.
"Je récuse l'expression de moralisation de la vie politique, je récuse l'idée que les hommes politiques soient tous corrompus, comme on essaie en ce moment de le faire croire. Et je dis à François Hollande que l'attitude qu'il a choisie n'est pas une attitude de chef. Ce n'est pas une attitude de président de la République", a-t-il poursuivi.
Toutefois, "même si je n'aime pas ce voyeurisme, je publierai la déclaration de patrimoine que d'ailleurs depuis des années, je fais au début de mon mandat à l'Assemblée nationale et à la fin de mon mandat", a dit le député de Paris.
Les députés doivent déclarer auprès de l'Assemblée leur patrimoine, en début et fin de mandat.
L'ancien Premier ministre a également affirmé que "ce n'est pas avec ces mesures-là (...) qu'on va sortir de la crise".
Appelant le président Hollande à prendre de "vraies décisions maintenant", il a pour sa part avancé trois propositions.
"Il faut qu'il François Hollande) renonce à toute modification de la Constitution" comme le prévoit actuellement un projet de loi. "La seule chose qui tient encore le coup dans ce maelstrom politique, c'est les institutions de la Vè République" et sans elle "il n'y aurait plus de gouvernement, déjà plus de majorité, on serait dans la situation de l'Italie".
Le chef de l'Etat doit "suspendre l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous", une réforme qui "est en train de diviser profondément les Français. Dans le contexte économique et social d'aujourd'hui, qui est explosif, je lui dis "ne prenez pas, M. le président, le risque d'une nouvelle manifestation sur de sujet" ".
Enfin, "il faut une réorientation complète de la politique économique (...) cesser le matraquage fiscal qui étouffe l'économie française" et "s'attaquer sérieusement à la question de la compétitivité, du coût du travail, il faut réduire les dépenses publiques".
Selon François Fillon, François Hollande est "au pied du mur. Ce n'est pas avec ses projets de loi qui sont des moyens de dissimuler les choses qu'il va s'en sortir. Est-ce qu'il aura le courage, qu'a eu François Mitterrand, quand, en 1983 il a changé de politique économique parce qu'il allait dans l'impasse, et qu'en 1984, il a arrêté une réforme de société à laquelle il croyait, parce qu'elle divisait les Français?", s'est-il demandé, en faisant allusion à la réforme sur l'Education nationale, qui fusionnait école privée et école publique.