À Saint-Longis, près de Mamers, un éleveur de lapins lance un appel. Après avoir perdu 200 000 bêtes, il soupçonne une antenne relais d’être à l’origine de cette hécatombe. Ce constat est partagé par plusieurs éleveurs situés notamment en Bretagne.
Patrick Pilon est éleveur de lapins à Saint-Longis, à 50 km au Nord du Mans.
Depuis 2014, le quinquagénaire a fait un sombre constat. En à peine 4 ans, il a perdu 200 000 bêtes. Pourtant, pas de virus suspect. Aucun problème d’hygiène, ni d’alimentation a été mis en évidence.
La Chambre d’Agriculture de la Sarthe mandate alors un spécialiste : Olivier Ranchy, géobiologue.
Son diagnostic ? C’est une antenne relais située à 150 mètres de l’exploitation qui serait à l’origine des dommages. Selon le géobiologue, les ondes émises par l’antenne sont bien supérieures à la normale.
Patrick Pilon n'est pas le seul à faire ce constat. En Bretagne, plusieurs éleveurs subissent les mêmes pertes et accusent eux aussi les ondes. A Allineuc, dans les Côtes d'Armor, Stéphane Le Béchec, éleveur de bovins, a ouvert sa ferme au public le week-end du 16 au 18 août pour sensibiliser sur ce sujet. Patrick Pilon s'est rendu à cette rencontre.
Un effet à retardement sur la santé des lapins ?
Une mesure réalisée à l’intérieur du bâtiment indique une fréquence de 600 mV/m à 800 mV/m, lorsque la recommandation (en géobiologie) est de 500mV/m.
Une surexposition pouvant ainsi entraîner "un manque de développement des laperaux, une diminution de l’immunité globale, un affaiblissement énergétique, ou dans le pire des cas, la mort de l’animal".
Mais un problème subsiste : l’antenne a été posée en 2004. Soit dix ans avant le début de l’apparition de tous ces symptômes.
Alors, les ondes électromagnétiques émises par l’antenne relais auraient-elles pu avoir un effet à retardement sur la santé des lapins ? Sont-elles réellement dangereuses ?
De son côté, Patrick Pilon cherche toujours des réponses.
Pour gérer au mieux sa production et limiter les pertes, il élève désormais 20 000 lapins contre 30 000 auparavant.
Aujourd'hui placé en redressement judiciaire, l’homme estime ses pertes à 700 000 euros.