Ce Sarthois de 26 ans enchaîne les exploits : greffé des poumons en 2017, il a déjà effectué en un an la traversée de l'Atlantique et couru le marathon de Paris. Le 3 juillet, il est venu à bout le l'Ironman, une course réputée pour son extrême difficulté.
Nous l'avons rencontré il y a six mois. Atteint de mucoviscidose, maladie génétique héréditaire incurable, et greffé des deux poumons, Alexandre Allain est surtout un sportif accompli. Compétiteur dans l'âme, il ne cesse de se lancer des défis : traversée de l'Europe en voiture ancienne, traversée de l'Atlantique en voilier, ou encore marathon de Paris. Le jeune Sarthois peut désormais ajouter un exploit à son palmarès : l'Ironman des Sables d'Olonne (Vendée). Un triathlon, version XXL : 1,9 km de natation, 91 km de vélo et 21 km de course.
Le 3 juillet dernier, il a franchit la ligne d'arrivée en 8h25, en dernière position : "J'ai pris une grande tasse d'eau de mer et les 20 premiers km de vélo ont été très durs mentalement, mais ça reste mon meilleur souvenir. Je n'ai jamais connu une ambiance pareille sur la ligne d'arrivée".
Une performance dont son coach, Nicolas Leroy, est très fier. Il l'a entraîné intensément pendant six mois, à raison de 15 heures par semaine : "C'est une performance exceptionnelle. On a tout repris de A à Z en vélo et natation (...) Au début c'était compliqué car il ne nageait que la brasse sur 25 mètres, et en vélo, on a travaillé sur comment pédaler, les coudes sur le guidon, avec des pédales automatiques".
Un moral en béton armé
Maladie génétique pour laquelle il n'existe aucun traitement, la mucoviscidose touche environ 7.000 personnes en France et fait sécréter du mucus anormalement épais, ce qui obstrue les voies respiratoires et le système digestif. Alexandre Alain a décidé de faire de sa maladie une force. Le jeune sportif a été greffé des deux poumons en 2017, opération de 9h. Une renaissance alors qu'il vivait sous oxygène et en fauteuil roulant.
Avant, je toussais 24 heures sur 24, j'étais toujours essoufflé. Aujourd'hui, je n'ai plus de kiné, plus de perfusions et je ne suis plus obligé d'être alimenté par sonde la nuit. Je ne prends plus que des médicaments anti-rejet pour la greffe. Ma vie a réellement changé.
Alexandre Allain
Depuis, il ne cesse de se lancer des défis. Une manière de vivre pour deux, de rendre hommage à son donneur ou sa donneuse d'organes : "Je pense que c’est une réelle responsabilité de vivre pour cette personne, qui n’a pas eu la chance de vivre. Des projets, j’en ai à revendre pour deux. Je le fais aussi pour cette personne qui m’a fait don de ses poumons". Pour continuer à mordre la vie à pleines dents, Alexandre Allain consacre désormais sa vie à la recherche de sponsors pour financer ses futurs exploits.