Le gouvernement a annoncé ce lundi 21 juin la réouverture des discothèques le 9 juillet prochain. Le pass sanitaire sera indispensable pour ne pas se faire recaler à l'entrée. Le port du masque est, quant à lui, vivement conseillé mais pas obligatoire.
"Ça fait quand même plus d’un an…”, Gauthier, étudiant en kiné à Nantes, fait partie de ceux qui seront au rendez-vous, le 9 juillet prochain. Le gouvernement a annoncé ce lundi 21 juin la réouverture prochaine des discothèques, “dernier secteur de notre économie qui n’était pas ouvert”, concédait Alain Griset, ministre délégué aux PME, dans un tweet, ce matin.
Les discothèques, c'est ce dernier secteur de notre économie qui n'était pas rouvert. C'est désormais acté, rendez-vous sur la piste de danse à partir du :
— Alain Griset (@alaingriset) June 21, 2021
▶ 9 juillet. @R_Bachelot @sarahelhairy https://t.co/fiInExeBDH pic.twitter.com/uaUA3qN5Du
Après 15 mois de fermeture, les discothèques vont enfin pouvoir accueillir du public, à quelques conditions : une jauge à 75% en intérieur, 100% en extérieur mais surtout, l’accès sera conditionné à la présentation du pass sanitaire (preuve de vaccination ou de test négatif récent). Le masque y sera fortement recommandé sans être obligatoire, a précisé le gouvernement après une réunion à l'Élysée avec les représentants du secteur.
“Un compromis acceptable” pour les professionnels
Parmi eux, Christian Jouny, propriétaire de 3 discothèques en Loire-Atlantique et président du Syndicat National des Discothèques et Lieux de loisirs (SNDLL), pour qui “le compromis semble acceptable". Interviewé par France 3 Pays de la Loire la semaine dernière, il craignait “un protocole trop strict”. S’il regrette l’entrée conditionnée au pass sanitaire “qui risque de poser quelques problèmes de fréquentation et donc de rentabilité”, il semble satisfait de la non-obligation du port du masque, “qui découle de la mise en place du pass”.
Il s’agit avant tout d’un événement “heureux” : “donner une perspective à la jeunesse qui n’attend que ça, redonner espoir à des exploitants qui n’ont pas travaillé depuis 15 mois et qui se sont considérablement endettés, est essentiel et positif”.
Taper du pied, enfin
Comme une impression de “retrouver un peu la vie d’avant”, pour Gauthier, 24 ans. “Ça va faire plaisir de redécouvrir le monde de la nuit.” Ce monde, qui faisait partie intégrante de son quotidien, avant que la crise sanitaire ne surgisse. S’il a bien senti passer ces 15 mois de fermeture des discothèques, il considère ce manque comme un “problème minime, par rapport aux services de réanimation débordés”.
Le retour des boîtes de nuit....C'EST REPARTI COMME EN 46
— ATF ???? (@Tsatsouu) June 21, 2021
Pour cet étudiant en santé, l’idée du pass sanitaire est “nécessaire pour sortir de la crise”. “On n’a pas le choix, c’est un travail d’équipe !”. Déjà vacciné, il compte bien réserver une place pour une soirée spéciale “réouverture”, dans un club des Pays de la Loire.
“Avec le pass sanitaire, on perd le côté spontané"
Adepte elle aussi du dancefloor, Leila, étudiante de 23 ans, n’est de son côté pas encore vaccinée. Et son engouement pour la fête ne suffira pas à la faire réaliser un test Covid pour avoir le droit d’entrer en boîte. “Sortir, c’est de l’improvisation, ça ne se programme pas trois jours à l’avance. Avec le pass sanitaire, on perd le côté spontané".
Pour alléger cette contrainte liée au pass sanitaire, des "barnums" proposant des tests de dépistage rapide pourront être mis en place à l'entrée des établissements de nuit, a indiqué le gouvernement, ce lundi.
Quand les habitudes se perdent
La dernière fois que Leila a tapé du pied, c’était au Warehouse à Nantes, la plus grosse boîte de nuit de l’Ouest - qui selon nos informations ne rouvrira ses portes qu’en septembre. “J’étais à un show case de Vladimir Cauchemar, deux semaines avant le premier confinement en mars 2020, se remémore-t-elle. C’était génial, il y avait du son, de la fumée partout, les gens étaient collés. C’était un autre monde !”
Et depuis, les habitudes ont bien changé. Entre confinements et couvre-feu, elle a perdu l’habitude de commencer ses soirées à 22 heures pour aller se coucher à 6 heures. "Ça fait un an et demi qu’on démarre nos soirées très tôt, là ça risque de faire bizarre”. Ce “rythme à l’anglaise”, comme l’évoque aussi Gauthier, mériterait peut-être une réflexion de la part des boîtes de nuit : “ouvrir les discothèques plutôt pourrait être une idée”.
Même sentiment, quand il s’agit de “se retrouver entassés à plusieurs centaines, dans un endroit clos”. Mais que ce soit en privilégiant l’intérieur ou l’extérieur, tous les deux y retourneront très bientôt, pour l’amour du “boom boom dans les oreilles”.