Olivier Véran a confirmé ce jeudi 17 juin la réouverture des discothèques en juillet "avec des conditions spécifiques". Entre masque et pass sanitaire, le protocole envisagé est "trop contraignant" pour certains gérants de Loire-Atlantique. Le Warehouse, à Nantes, attendra septembre.
Après 15 mois de fermeture… elles pourront rouvrir dès juillet. C’est ce qu’a annoncé Olivier Véran sur BFM ce jeudi 17 juin, concernant les discothèques. Le ministre de la Santé a toutefois évoqué des “conditions spécifiques” : "Est-ce que ça passera par un pass sanitaire exceptionnel qu'on exigerait pour des événements de moins de 1.000 personnes ? C'est une possibilité et je pense que c'est assez logique de le faire". Réponse ce lundi 21 juin avec Emmanuel Macron.
“Ce qui aurait dû être une explosion de joie dans tout le pays va être entaché par un protocole trop strict.”
En attendant… les propriétaires et gérants des boîtes de nuit ne sautent pas au plafond. “Ce qui aurait dû être une explosion de joie dans tout le pays va être entaché par un protocole trop stricte”, regrette Christian Jouny, propriétaire de 3 discothèques en Loire-Atlantique et président du Syndicat National des Discothèques et Lieux de loisirs (SNDLL). Et il n’est pas le seul. Pour certains, pas question de rouvrir dans de telles conditions.
“Se faire perforer le narine pour aller en boîte...”
Qui dit pass sanitaire, dit vaccin ou test PCR ou antigénique. En France, au 12 juin 2021, le taux de vaccination avec une première dose des 18-24 ans n’était que de 30%. Il faudra alors, pour la majorité des jeunes fêtards, réaliser un test pour entrer en boîte de nuit. “Et je peux vous dire que la personne qui va vouloir aller 3 fois en discothèque dans sa semaine de vacances, elle va pas aller trois fois se faire perforer la narine. Elle va aller ailleurs !”, considère Christian Jouny.
Ils demandent un pass sanitaire obligatoire seulement à partir de 1000 personnes
Frédéric De Boulois, le patron de l’UMIH des Pays de la Loire est lui aussi remonté :“ils veulent un pass sanitaire, peu importe la taille de la discothèque ! Ça n’a pas de sens enfin”. L’UMIH Nuit demande alors que le pass sanitaire ne soit exigé qu’à partir de 1 000 personnes présentes dans la discothèque.
“Difficile de se rouler une pelle avec un masque ! ”
Dans le protocole envisagé par le gouvernement, le port du masque serait imposé en intérieur, sauf au moment de consommer une boisson. Une image difficile à visualiser… “ah bah c’est sûr que ça va être plus compliqué pour se rouler une pelle, réagit Frédéric De Boulois. Non mais c’est absurde ! Ils les ont faites où, leurs premières expériences quand ils étaient ados ?”
2 juillet boîte de nuit??? Danser avec les masques non merci
— QUEENDAMS ?✨ (@Daminouuuush) June 10, 2021
Le Warehouse, à Nantes, ne rouvrira pas ses portes avant septembre
“On n’a pas le choix. Avec les conditions qui se dessinent, nous ne pourrons pas rouvrir, nous attendrons septembre”, révèle en exclusivité à France 3 Pays de la Loire, Simon Boisson, co-gérant du Warehouse à Nantes, la plus grande boîte de nuit de tout l’Ouest.
Parce que le pass sanitaire risque de ne pas rendre rentable toute activité, mais aussi parce qu'il s'agit d'une annonce de dernière minute :“Nous ne sommes pas une discothèque traditionnelle, nous accueillons plus de 300 artistes par an et les reprogrammer demande au moins deux mois.” Or, impossible de reprogrammer sans date, “et on n’a toujours pas de date”.
Le Warehouse attendra alors septembre, en espérant que les contraintes sanitaires soient alors allégées. Simon Boisson préfère rester optimiste : “On va travailler tout l’été pour faire revenir les DJ Laurent Garnier, Boris Brejcha, Paul Kalkbrenner, N’to ou encore Joachim Pastor.”
Pénurie de personnel
Cette annonce de dernière minute affecte aussi les clubs traditionnels. Christian Jouny, qui possède deux discothèques à Guérande et une à Missillac recrute chaque saison 110 salariés. “Mais là, comment voulez-vous que je trouve tout ce monde en une semaine ? Sur les 22 agents de sécurité que l’on a rappelés, nous n’avons reçu qu’une réponse favorable. Ils ne pouvaient pas nous attendre infiniment, ils ont dû se nourrir alors ils se sont engagés ailleurs. Alors avec tout ça, comment voulez-vous que je fasse tourner mes établissements ?”