Témoignage. Capucine, victime de violences conjugales dès l’adolescence

Elle avait 15 ans lorsque les violences conjugales ont débuté. Des violences d’abord psychologiques, puis physiques et sexuelles. Une emprise qui a duré trois ans. Aujourd’hui, Capucine a choisi de faire de la prévention dans les écoles.

"Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint en France" rappelle Capucine Coudrier.

"Il est difficile de savoir réellement combien sont victimes de violences conjugales, car beaucoup de femmes préfèrent se taire, honteuses, ou parce qu’elles estiment que ce qu’elles subissent “n’est pas assez grave."

Pour Capucine, les violences avec son ex-petit ami ont débuté lorsqu’elle avait 15 ans et ont duré trois ans.

Ça a d’abord été des violences psychologiques, puis physiques et sexuelles. Il ne supportait pas la frustration. Il m’imposait des rapports sexuels et me punissait si je refusais.

Capucine Coudrier

La jeune femme, âgée de 23 ans aujourd’hui, explique que ces violences "s’insinuent doucement dans le quotidien". Ça commence par des remarques, puis l’agresseur fait en sorte d’isoler sa victime de ses amis et de sa famille. "Je n’osais pas en parler, car j’avais honte de ce que je vivais, c’était très humiliant".

Le calvaire de Capucine s’est terminé lorsqu’elle a appris qu’il l’avait trompée. "Pour moi, ça a été le déclic et je l’ai quitté". En octobre 2020, elle a porté plainte contre son ex, mais la plainte a été classée sans suite l’an passé.

Aujourd’hui, l’étudiante intervient dans les collèges, lycées et universités pour raconter son histoire et faire de la pédagogie. "Ce qui m’est arrivé doit avoir une utilité. Si en parlant, je peux aider d’autres personnes dans cette situation ou, encore mieux, à prévenir cette situation, le fait que j’ai vécu ces violences aura un sens".

Lors de ses interventions, la jeune femme s’est rendue compte qu’il y avait "toujours au moins une personne concernée par le sujet, de près ou de loin."

"Ce n’est pas assez grave pour que ce soit des violences" est la phrase qui revient le plus, explique Capucine. "C’est très préoccupant et c’est dû notamment à toute la prévention qui est faite sur le sujet. On montre des femmes assez âgées, couvertes de bleus, qui donnent l’impression que pour être une bonne victime de violences conjugales, il faut être quasiment morte. C’est très problématique et ça a un impact concret parce qu’il y a énormément de jeunes femmes qui vivent des violences sans en parler, car elles pensent que ce n’est pas assez grave."

Outre ses interventions en milieu scolaire, Capucine est aujourd’hui créatrice de contenus en ligne. Elle anime le compte Instagram Ovairestherainbow dans lequel elle publie du contenu féministe.

Elle vient également de publier un ouvrage "Qui suis-je ?" aux éditions Leduc. "Un livre qui s’adresse aux ados pour les aider à comprendre tout ce qui se passe au niveau des changements dans leur vie, aussi bien du corps, de la sexualité, des relations et de l’identité. C’est un guide complet pour réussir à traverser cette période de l’adolescence."

3919 : Violences Femmes Info. C’est un numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violence, à leur entourage et aux professionnels concernés.

https://arretonslesviolences.gouv.fr

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