Céline, Ciaran puis Domingos les tempêtes s'enchainent. Sur le littoral vendéen, les conséquences sur le trait de côte sont bien visibles. Il a reculé de plusieurs mètres en quelques jours. L'heure est aux travaux pour réparer et renforcer les dunes et les digues.
Les longues plages de sable du littoral vendéen sont inexorablement grignotées par l’océan. La mer progresse chaque année de 5 à 7 mètres.
Sur la commune de Saint-Hilaire-de-Riez, Théo Roy, technicien du service défense contre la mer de l'agglomération du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, mesure l’évolution du trait de côte, la ligne tracée par l’eau à son niveau le plus haut, limite entre la terre et la mer.
"Ce GPS nous permet grâce à l’antenne de mesurer la position centimétrique du pied de dune", explique-t-il. Le long des six kilomètres de dune qu'il parcourt à pied, il constate les dégâts.
Le trait de côte n’a pas le temps de reprendre du sable et donc le recul est de plus en plus fort au fil des tempêtes.
Théo RoyTechnicien, service défense contre la mer de l'agglomération du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Avalé par la mer, emmené par le ruissèlement des pluies et les vents puissants, le sable s’est déplacé un peu partout sur la côte vendéenne. Il faut, en urgence, sécuriser les espaces où la nature et la ville se rejoignent.
"On consolide pour les prochaines marées et les prochaines tempêtes, explique Sébastien Givran, responsable du service défense contre la mer de l'agglomération du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. On vient donner à manger à la mer le temps que l'hiver passe. En fait, on lui donne du sable qu’on vient mettre nous-même pour éviter qu’elle vienne gratter le sable de la dune naturelle".
"À terme, il faudra de toute façon déplacer des populations"
Un peu plus loin, les engins de chantier sont à l'œuvre pour reconstruire les ouvrages en béton. Mais ces structures, comme les enrochements, sont de moins en moins utilisées par les communes du littoral, jugées moins efficaces qu’une dune végétalisée pour faire barrage à la mer.
"On essaie d’adapter nos ouvrages, on met plus de pente parce qu’on sait pertinemment que la mer va monter de plus en plus haut, donc on essaye de prévoir un ouvrage qui va tenir un peu plus longtemps dans le temps", souligne Sébastien Givran.
Résister un peu plus longtemps, c’est toute l’obsession des habitants du littoral. Les élus font le pari de l’adaptation, mais restent lucides.
"Depuis une dizaine d’années, on travaille sur le réalignement du trait de côtes, en enlevant tous les enrochements et en fixant la dune en plantant dessus des plantes particulières, comme les oyats qui fixent le sable, explique François Blanchet, président de l'agglomération de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Dans les endroits où on l’a fait, on a constaté que la dune recule moins qu’ailleurs."
Face au réchauffement climatique, il va falloir se préparer à ce que l'eau monte, à ce que le climat se réchauffe, les élus travaillent sur ces sujets. On a des endroits où, à terme, il faudra de toute façon déplacer des populations.
François BlanchetPrésident de l'agglomération de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Pour que la cohabitation entre les hommes et la mer reste possible, des travaux d’ampleur devront être effectués. Mais ces aménagements ont un coût, que les communes ne peuvent pas assumer sans l'aide de l'État. En France, 20 % des communes du littoral sont concernées par le recul du trait de côte.