Yves Robert a décidé de visiter les quelque 2900 gares de l’hexagone en prenant tous les trains nécessaires. Un pari qu’il s’est lancé il y a trois ans et qu’il est en passe de réussir. Rencontre avec un homme qui n’est pas pressé.
"J’ai une addiction aux déplacements sans thème. Un mélange de performance, de mythe et d’originalité". Yves Robert a toujours été un baroudeur, à vélo, en kayak, à pied et maintenant, en train.
Le dernier défi de cet homme qui habite sur l’île d’Yeu, en Vendée : s’arrêter dans toutes les gares de France. Curieux pour un îlien. Sachant qu’il en existe près de 3000. Le "rail-triper" a déjà parcouru environ vingt mille kilomètres en trois ans et a découvert 1800 gares, sans être sponsorisé par la SNCF ! "Ça va me coûter 3 000 ou 4 000 euros. Ils ont trouvé mon projet surprenant, intéressant, mais je n'ai pas eu le droit à une carte spéciale, sauf une carte senior".
Il a voulu voir Vierzon, il a vu Vierzon !
Quand il évoque ses péripéties, Yves n’est pas sans citer feu Johnny: il faut "l'envie d’avoir envie !". Le projet est fou mais pas le bonhomme, très organisé.
Je calcule tout à l’ancienne, avec les fiches horaires par ligne et les cartes des différents réseaux, sans l’aide d’une quelconque appli
Yves Robert
Si certains diront qu’il a déraillé, Yves fait les choses avec humour et ne manque pas de railler ses journées parfois interminables dans ses carnets de voyages. "J’ai voulu voir Vierzon et j’ai vu Vierzon. Pour Vesoul, je n’ai pas eu la chance de Jacques Brel qui a vu Vesoul, lui ! Moi je n’ai rien vu car il faisait nuit, c’est ballot !"
Ex-jardinier du roi d’Arabie Saoudite
Son passe-temps favori ? "Regarder par la fenêtre. La France est certainement le plus beau pays du monde" explique celui qui a aussi été, pendant treize ans, jardinier du roi d’Arabie Saoudite. Yves a multiplié les aventures, comme rejoindre à pied la Méditerranée depuis la Manche, faire le tour du monde avec sa femme sans utiliser l’avion, ou encore relier Hong-Kong via le Transsibérien.
Il est sur la bonne voie pour réussir son dernier défi. "Il me reste 1200 gares à faire. Je ne peux plus revenir en arrière. Je dois aller au bout de ce projet". Il est en train d’y parvenir !