Même les directeurs de maisons de retraite se mobilisent. Ce mardi 30 janvier, tous les syndicats appellent à une grève inédite dans les EHPAD de France. Ils dénoncent des politiques tarifaires appliquées qui ne leur permettent plus d'accueillir dignement les personnes âgées.
L'EHPAD des tilleuls, au Lion d'Angers dans le Maine-et-Loire, accueille 71 personnes âgées. Pour les résidents cet établissement, c'est un peu comme c'est un peu comme une seconde maison.
" On essaie toujours d'être présente mais c'est compliqué", confie Virginie Daillez aide-soignante et aide médico-psychologique.
Au quotidien les personnels redoublent d'efforts mais le contexte est tendu, extrêmement difficile." Une toilette qui doit normalement prendre 45 minutes, il faut qu'on la fasse en 20 minutes", ajoute Virginie Daillez.
"Certains résidents ressentent bien qu'on a pas le temps de les écouter, pas le temps de s'asseoir à côté, prendre le temps simplement, juste être auprès d'eux. Tout va vite. Nous on marche à 100 à l'heure et eux à 20 l'heure", regrette Anne Freton, aide-soignante depuis 34 ans.
Une vie de soignants au pas de course. Tous les pensionnaires sont obligés de bénéficier d'un suivi médicalisé. Très peut peuvent marcher. Les personnels ne baissent pas les bras ne baissent pas les bras. Il s'accrochent refusant de tomber dans ce qui pourrait, faute de moyens, humains, financier, matériel de la maltraitance.
Noémie Lénoen est aide soignante et assistante en gérontologie, elle essaie de faire mieux: "on aimerait juste s'asseoir, leur donner la main et prendre le temps. Plutôt que d'arriver dans la chambre, et on vous change et on relève et ça y est on passe au suivant quoi".
Le personnel est essentiellement féminin. Pour s'occuper des 71 pensionnaires , elles sont 9 le matin et 5 l'après-midi. Souvent au bout du rouleau. "Ce qui nous sauve c'est l'envie de travailler avec les personnes âgées. L'envie d'être auprès de ces patients qui ont besoin de nous", explique Magali Lerich , cadre de santé.
Toutes vont, ce mardi 30 janvier, exprimer leur malaise. Même en grève elles seront fidèles au poste, réquisitionnées pour assurer le service.
En urgence, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé le déblocage de 50 millions d'euros supplémentaires, gérés par les Agences Régionales de santé (ARS) en direction des établissements en difficulté. Une somme jugée insuffisante par les syndicats. Partout dans la région Pays de la Loire les personnels se sont mobilisés ce mardi 30 janvier.
#EHPAD Sur L'Île-d'Yeu, la moitié des 100 salariés sont en grève. Ils sont soutenus par les familles et les élus de l'île
— france3paysdelaloire (@F3PaysdelaLoire) 30 janvier 2018
►Reportage ce soir de @soulardelodie et @damienraveleau pic.twitter.com/NrnUbRa5Gy
Contrairement aux maisons de retraite, les EHPAD sont des établissement d'hébergement médicalisés mais il y existe d’autres types d’accueil, des foyers logement, des résidences autonomie, résidences avec des types de services gradués.
Il existe près de 730 établissements tout confondus dans la région des Pays de la Loire, avec une très forte proportion de personnes en EHPAD.
Les EHPAD peuvent être publics, privés associatif ou privé à but lucratif.
La région est équipée de 585 EHPAD et dispose 47 285 places , en très grande majorité il s’agit d’hébergement permanent.
Ce nombre de places (hébergement permanent) a progressé de plus 7% entre 2010 et 2016.
Les EHPAD de la région ont en moyenne une capacité de 79 places par site.
Selon l'Agence Régionale de Santé, la grande majorité des résidents en EHPAD a entre 85 et 95 ans.
L’âge d’entrée en établissement recule, il est de 83 ans en moyenne. La durée de séjour est en moyenne de 2 ans…
Rappelons aussi que près de 40% des personnes âgées de plus 80 ans, vivent à leur domicile, soit environ 70 000 personnes.
Le prix moyen pour un hébergement varie de 1700 à 2700 euros par mois.